Catégorie : Textes
Travailler
Si je ne devais retenir qu’une chose (et je ne retiens que celle-la) du champion toutes catégories de la gauche ultra et tempérée, ce serait sa définition du travail : travailler c’est entreprendre de penser autre chose que ce qu’on pensait avant. Même si c’est assis sur son derrière, comme tous les scribes, le vénéré … Continuer la lecture de Travailler
Des fins dernières
Si j’avais une très bonne chose à dire et apprendre au monde (en toute modestie), ce serait ceci : « il n’est pas impossible que le fruit ne soit déjà dans l’estomac du vers ».
Une dédicace
En souvenir d’un nous qui jamais ne fut. Je fus foudroyé par le sourire éclatant de sa quarantaine solaire. Quoique le sourire eût disparu, un peu à la manière dont sont retirées les publicités mensongères, quand elle me quitta, je restai accroché à l’hameçon. Comme si elle avait le souci d’un lot de consolation, elle … Continuer la lecture de Une dédicace
Un coup de filet
Le grand public cultivé a certainement compris que la présence des roms sur notre territoire constitue un trouble caractérisé à l’ordre public et un obstacle à la quiétude du commerce et de l’industrie – surtout à l’approche des consultations électorales. Il est six heures, heure légale, les pouvoirs publics, nos gardiens avisés, ont préparé une … Continuer la lecture de Un coup de filet
Variations sur le trépas
La conscience de ma destination, c’est un douloureux événement et une souffrance désormais trop fréquente. Cela non par crainte de la mort ou timidité en la voyant venir : je lui ai été présenté en même temps qu’au monde. On peut dire de tout homme qu’il se savait malade. Il ne fait pas bon se mettre … Continuer la lecture de Variations sur le trépas
Un mort encombrant (qui hante ma mémoire)
Un jeune savant, dans la prime force de l’âge, s’en vint un jour proposer ses talents dans une bourgade qui se fait passer pour une terre de science – comme si la science, à l’instar de la poésie ou de la prose, n’était pas collée à la semelle du créateur. Élevé dans l’orbe d’un prix … Continuer la lecture de Un mort encombrant (qui hante ma mémoire)
Mettre sa vie sur la table
Parmi les nombreux titres de gloire de Frédéric Nietzsche (1844-1900), il y a cette intuition, largement relayée par l’analyse, que les matières apparemment les plus éthérées, notamment les idées, relèvent de facteurs « objectifs » propres à façonner la subjectivité : langue, climat, éducation, goûts, habitudes alimentaires . Il dit quelque part qu’on peut réfuter tous les systèmes mais … Continuer la lecture de Mettre sa vie sur la table
Prier en vain
Athée, c’est-à-dire croyant (à l’absence de dieu), ou agnostique, c’est-à-dire qui se pique de raisonner, je doute qu’aucun humain informé de sa fin prochaine puisse s’abstenir d’adresser, à grand fracas ou sans mot dire, une invocation déchirante à quelqu’un ou quelque chose. On a bien vu des avocats péremptoires de la franchise la plus marmoréenne, … Continuer la lecture de Prier en vain
Souffrons-nous ?
Mais que dire alors de ce que furent leurs vies… Nous vivons dans un temps où les plaintes semblent s’élever de toutes parts, où l’affliction frapperait sans relâche ; la victime, figure omniprésente d’un journalisme quelque peu dévoyé, distrait nos jours en offrant des motifs de compassion facile. Et les faits ont beau indiquer que … Continuer la lecture de Souffrons-nous ?
Un jeu de société
Dans les demeures cossues, au bord de la rivière, toutes les soirées ne se ressemblent pas… Ce soir-là, chaque convive a reçu, au préalable, une photographie à partir de laquelle il lui appartiendra de raconter une histoire, sans doute pour apprendre à se protéger contre la fascination silencieuse (ou bruyante) de l’image qui caractérise nos … Continuer la lecture de Un jeu de société
Références ? Préférences ! Et révérence…
Il y a longtemps, je trouvai quelque part cette phrase qui, parce qu’elle reposait sur un jeu de mot en allemand et que sa signification me parut éclatante, ne me quitta plus : « Ein Weltbild ist immer zugleich ein Wertbild », ce qui pourrait se traduire mot à mot : un tableau du monde est toujours en même … Continuer la lecture de Références ? Préférences ! Et révérence…
Serendipity, Kairos et Loi de Lévy.
Rapportée à l’érudition vraie, la culture générale ne saurait être autre chose qu’une simplification éhontée, mais, cela su et dit, rien n’empêche d’essayer de mettre autant de rigueur à la généralité qu’à l’élaboration d’une poussière tombée d’un livre dans un crâne vide (telle est la définition que propose Ambrose Bierce, écrivain et journaliste américain (1842-1914 ?), … Continuer la lecture de Serendipity, Kairos et Loi de Lévy.
La tyrannie est de vouloir avoir par une voie ce qu’on ne peut avoir que par une autre
Les multiples scènes de nos sociétés sont désormais encombrées d’experts qui souvent cachent mal de touchantes vocations de sauveurs de l’humanité. Un généticien, un glaciologue (la liste menace d’être interminable), voudraient nous convaincre de sauver la planète, de mieux gouverner les collectivités humaines et adressent aux individus des conseils de bonne vie. Tout cela est … Continuer la lecture de La tyrannie est de vouloir avoir par une voie ce qu’on ne peut avoir que par une autre
Édouard Peisson à la lumière du jour
J’écris ces lignes dans un train qui roule vers Marseille. Ce faisant, me revient le souvenir de la première fois, un jour en 2002, que j’aperçus de la fenêtre d’un autre train les grues, dressées comme d’éternels échassiers, au bord des bassins du port de Marseille. Ces grues que j’avais certainement vues des dizaines de … Continuer la lecture de Édouard Peisson à la lumière du jour