Travailler

Si je ne devais retenir qu’une chose (et je ne retiens que celle-la) du champion toutes catégories de la gauche ultra et tempérée, ce serait sa définition du travail : travailler c’est entreprendre de penser autre chose que ce qu’on pensait avant. Même si c’est assis sur son derrière, comme tous les scribes, le vénéré Foucauld énonce là quelque chose de très roboratif au milieu du caquetage futile des prétendants à la pensée d’aujourd’hui avec leur penser contre soi et leur expérience de pensée. Seigneur ! quelles découvertes et quels gymnastes… Il avait le vice des intellectuels, il était futile. Il savait trop de choses ce garçon là et ces choses l’embrouillaient. Il avait besoin de tas de trucs pour s’exciter, se décider écrit le petit gars de Meudon. Qu’ils s’excitent, je suis confiant qu’ils ne se décideront pas ! En toute simplicité, j’ai la faiblesse de croire que mon activité mentale répond point par point à l’exigence du défunt père Michel (qui a perdu son immunité) ; ce, de la première lueur de lucidité jusqu’à l’endormissement du soir. Je travaille, donc, et advienne que pourra. Ah ! si, encore une chose que j’ai achetée avec la dernière paie de mon travail : enveloppée dans les mots imparables du thaumaturge du dispensaire de Clichy : Quand on n’a pas d’argent à offrir aux pauvres, il vaut mieux se taire. Quand on leur parle d’autre chose que d’argent, on les trompe, on ment, presque toujours.

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