Enfermement ou l’Enfer, lui, ne ment pas
Je ne peux plus sortir de moi (ma conscience) -, sauf quand je t’aime ; je ne peux rentrer chez moi (mon domicile) sans angoisse -, je voudrais tant qu’il y eût un chez nous.
modeste proposition pour venir à bout de l'ignorance
Je ne peux plus sortir de moi (ma conscience) -, sauf quand je t’aime ; je ne peux rentrer chez moi (mon domicile) sans angoisse -, je voudrais tant qu’il y eût un chez nous.
Je voudrais dédier aux politiciens pleins d’eux-mêmes (presque un pléonasme), aux entrepreneurs indélicats (ils sont loin de l’être tous), et à ceux qui se prétendent des travailleurs ou leurs représentants, ce délicieux dialogue : « Lorsque j’emploie un mot, répliqua Humpty Dumpty d’un ton de voix quelque peu dédaigneux, il signifie exactement ce qu’il me plaît qu’il … Continuer la lecture de Avec les mots, il suffit de savoir qui est le maître
Des sommets de prose Aujourd’hui, certains (certaines) échangent l’espoir de la conquête d’un huit mille contre une mort qui vient très souvent à leur rencontre. En constituant un collier de proses sobres comme autant de perles primitives, nous échangerons notre optimisme et le doux sourire des beaux jours contre des joyaux sombres qui, dans la … Continuer la lecture de Un plaidoyer pour la littérature
Qui m’aura un peu lu ne pourra plus ignorer que je tiens Simon Leys pour un des esprits les plus éclairés de notre temps, un des très rares clercs qui assument, avec l’air de ne pas y toucher, la fonction essentielle de transmission de la culture (écrite, depuis cinq mille ans…). Il y a dans … Continuer la lecture de Simon Leys sur l’université ou rendre la honte plus honteuse en la publiant (Marx)
Tant que leur cœur n’a cessé de battre, les politiciens pensent toujours pouvoir rebondir : ce verbe, dans cet emploi, est inepte et impropre, n’ayant aucun rapport avec un ballon ou un adepte du trampoline. Quelques ignorants, propagandistes efficaces à en juger par la contamination, ont même transporté ce verbe haïssable dans les domaines autrefois sacrés … Continuer la lecture de Un usage dégradant
Un lieu de la mémoire. Une bibliothèque est aussi un palais mental (avec ses pièces, ses étages et ses dépendances), un lieu de la mémoire (à ne pas confondre avec le lieu de mémoire, fait pour qu’on s’y repente, un peu vite et peu souvent, à l’heure des commémorations ou des visites). C’est une sorte … Continuer la lecture de Un lieu de la mémoire
Des combattants de l’ombre, alliant courage et détermination, ont jugé utile voire pertinent d’apposer, le premier avril dernier, un placard sur la porte du bureau qui me tient lieu de placard (dans une autre acception). Le poisson peut revêtir un goût bien impur, n’en déplaise aux cathares, précurseurs (selon nous) des doctrines qui brisent et … Continuer la lecture de Hardiesse d’un coup de main
Serment au rebours des valeurs de ce temps (l’ego, l’argent et le voyage). Je t’aime plus que tout : moi (quantité négligeable), mes biens (pfuit !) et le reste du monde connu…
Un repentir – J’ai manqué à tous mes devoirs, et sans doute à la modestie, en insinuant qu’il importait, maintenant, de venir à bout de l’ignorance. C’est que je n’ai pas précisé qu’il ne s’agit en rien de souhaiter, appeler de nos vœux, une quelconque campagne d’alphabétisation ou de contribuer à un renouveau de la … Continuer la lecture de Un repentir
Albert Cossery (1913-2008), écrivain égyptien de langue française, a considéré comme il convient la gloire, la puissance et l’ordre. Il a passé sa vie, sans jamais travailler, dans une chambre exiguë d’un hôtel de la rue de Seine, au cœur de Saint-Germain-des-Prés. Le plus clair de son temps s’est écoulé à contempler silencieusement (sur la … Continuer la lecture de La dernière sortie d’Albert Cossery ou le règlement à la française
A partir de la seconde moitié du seizième siècle, un tombeau n’est plus seulement cette demeure dont nous ne sentirons jamais la douceur, cela devient aussi une pièce (ou recueil de pièces) écrite(s) en l’honneur d’un mort. Maurice Ravel (1875-1937) a célébré de cette façon François Couperin (1668-1733), dit le Grand, dans son Tombeau de … Continuer la lecture de Tombeau de Daniel Boorstin
Photos à bord est le titre d’un album édité, en 1942, sous les auspices du Secrétariat d’Etat à la Marine. Un exemplaire a été spécialement tiré pour Monsieur le Maréchal Pétain, Chef de l’Etat, dont une citation d’août 1940 fait office de dédicace en page 1. Les pages de garde portent les blasons de tous … Continuer la lecture de Destin d’une citation
Un « candidat de milieu de classement » ou Bach candidat à Leipzig ou l’évaluation par l’air du temps : 1723, une délibération du conseil (municipal) de Leipzig mentionne qu’il faut choisir maintenant parmi les « médiocres » (« mittlere », qu’on pourrait traduire par des gens de talent ou d’aptitudes inférieurs… aux meilleurs !). Il s’agit de pourvoir au remplacement du cantor … Continuer la lecture de Histoires d’évaluation [2ème partie] Bach et le fils du créateur
Voici des histoires d’évaluation… Le public l’ignore sans doute, mais l’évaluation est l’alpha et l’oméga de la reconnaissance de la créativité scientifique. Comment évaluer, au moyen de quels critères, quelles personnes et institutions devront rendre ces jugements de valeur… Et l’art, et la morale, qui doit dire ce qu’ils valent ? Voici quatre histoires : les deux … Continuer la lecture de Histoires d’évaluation [1ère partie] Einstein au Collège, Feynman à l’université
En avril 1507, à Saint-Dié-des-Vosges, paraît un petit livre de cent trois pages intitulé « Cosmographiae introductio » qui contient une étonnante nouveauté : la description de la quatrième partie du monde d’après une lettre du navigateur et explorateur florentin Amerigo Vespucci, relatant quatre voyages dans le Nouveau Monde, adressée à Laurent de Médicis. Les voyages de Vespucci … Continuer la lecture de Le baptême de l’Amérique