Une pensée scandaleuse, persistante et signée

Fier comme Artaban, une sorte de hippie, dopé aux allocations, emprunte à contre-sens une rue étroite, portant sur le guidon de son vélo le fruit conquérant de ses reins, un enfant encore innocent mais éduqué à la diable. À contre-cœur, et non sans me faire violence, je pense que je préfère encore l’habitacle discret des … Continuer la lecture de Une pensée scandaleuse, persistante et signée

Un instant privilégié

Ce n’est que dans les peintures obsédées de symétrie que le jour et la nuit se partagent équitablement la toile. Avez-vous jamais vécu un véritable instant ? Un instant en perdition dans le temps, avec son humus de passé, ses vapeurs de futur – et le plomb du présent.

Sans titre

Une nouvelle péripétie de l’écrasement de la catégorie de l’être par la catégorie de l’avoir : l’expression (« Tout le monde a quelque chose à dire ») a écrasé, occulté le mystère de l’expression (qu’est-ce que dire, comment dire : travail souvent implicite et silencieux de l’écrivain). Matérialisme contre ontologie. Au même moment, naissance d’une pléthore de théoriciens qui … Continuer la lecture de Sans titre

Omerta

J’admire le silence en tant que force qui gèle les mots sur les lèvres – mais de là à l’aimer ! Ses clients sont trop nombreux, à qui il rend des services trop insignes. Ô France éternelle, ne nous dis surtout pas combien tu gagnes, pour qui tu votes, en qui tu crois et avec qui … Continuer la lecture de Omerta

Novembre

Si le moment était venu, je voudrais tout vous donner, mon aimée Si le délai était échu, j’aimerais, par miracle, vous aimer tout l’été Et la bise une fois venue, vous laisser au pinacle de vos arbres Pour me glisser sous une couverture de marbre D’où je vous regarderais jusqu’à ne plus voir. « Plaquée ! », diriez-vous, … Continuer la lecture de Novembre

Crépuscule

Les jours de tristesse, je serais prêt à jurer que plus personne ne fait la différence entre l’esprit et le mauvais esprit. C’est que sont passés par là l’optimisme et l’hédonisme, ces deux coqueluches et calamités de l’époque, qui ont raflé la mise sur le tapis de la pensée.

Solitudes

« Je n’ai besoin de personne ! » Avec de telles illusions on vit longtemps en société. « Tu finiras seul ! » Nous est-il laissé d’autre ambition en cette matière ? Être deux, ne serait-ce pas une formule douloureusement propice à la solitude ? Elle m’a donné envie de n’être plus jamais seul et le sentiment de l’être irrémédiablement.