Un aléa des soldes
Elle m’aura aimé comme d’autres achètent un pantalon (en un mouvement de puissante attirance) pour, au bout du compte, ne jamais le porter.
modeste proposition pour venir à bout de l'ignorance
Elle m’aura aimé comme d’autres achètent un pantalon (en un mouvement de puissante attirance) pour, au bout du compte, ne jamais le porter.
À mon corps défendant (je devrais dire à mon corps acceptant de toute son âme), me voilà requis, subjugué par le moindre pouilleux, noiraud négociant en peaux de lapins, rétameur, rempailleur, vannier (à ceci près que tous ceux-ci ont disparu, sauf de la mémoire des hommes, ne subsistant plus, par la grâce du journaliste ignare, … Continuer la lecture de Pour l’amour d’une Romni
Ce sont aujourd’hui les plus riches et les mieux vêtus qui imitent le mieux le goret.
Être insulté par un crapaud n’entraîne pas de gros dommages.
Ne vous obstinez pas à vouloir parvenir à une certaine tenue corporelle, langagière, morale, intellectuelle… On vous croira bientôt mort ou, pire, vous passerez pour un arrogant. Caquetez plutôt à pleine gorge avec le poulailler universel (et n’oubliez pas de partir en voyage comme de vous distraire sans répit).
Entêté à récupérer une part congrue de mes impôts, je suis un auditeur assidu des cours du Collège de France (vous imaginez par quel moyen). Étant cela (entre autres), j’ai contracté une véritable aversion pour deux créatures qui me semblent témoigner d’une décadence irréfragable d’une partie du personnel savant d’aujourd’hui : une sinologue ( ?) et un … Continuer la lecture de Des aligneurs
Qu’elle ne craigne surtout pas le passage du temps : il approfondit les traits miraculeux de son visage en les sertissant, il fait gagner en gracilité la minceur de son corps et en grâce la lumière qui émane de son âme. Parfois, je m’imagine que je serai toujours là pour la chanter et la dire… Mon … Continuer la lecture de Le jour de son anniversaire
Je suis revenu d’Inde sans tendresse particulière pour l’indien (l’homme d’Inde), à l’exception, ça va mieux en le disant, de quelques individus que j’ai vraiment (un peu) connus et pas mal aimés. Je le savais, je n’étais pas au cinéma où on aime indistinctement ce qui occupe l’écran parce qu’on ne boude pas, comme on … Continuer la lecture de De l’utilité des voyages
Revenant d’Inde, il me saute aux yeux et aux oreilles que nos concitoyens ont beaucoup moins de tenue que les macaques. Au restaurant, ils (les soi-disant citoyens) s’égosillent à proférer des considérations (un bien grand mot) égotistes ineptes ; dans la rue, ils houspillent leur progéniture (qui le leur rend bien) comme si l’infâme caméra de … Continuer la lecture de Une civilisation à son sommet
Quand on n’a utilisé les enfants que comme des jouets ou des miroirs, il ne faut pas s’étonner qu’on ne puisse plus rien en tirer. Ils ne sont pas faits pour cela – et tout le malheur de l’éducation d’aujourd’hui ne vient que de là.
Sans la misère qui environne nos nations, sans celle, surtout, qu’on souffre si aisément au milieu de nous, moyennant le placebo antalgique du blabla des bécassines progressistes, sans l’énormité de la misère notre opulence ne serait en aucun cas possible.
L’ego, voilà l’ennemi, dont l’existence est au mieux une galéjade destinée à réchauffer les cœurs des belles (et des moins belles) habitantes des quartiers déjà surchauffés. Galéjade : histoire inventée ou simplement exagérée à laquelle on essaie de faire croire… Par extension : chose si peu sérieuse qu’elle est dérisoire. (Source : Trésor de la Langue Française)
À l’été, sur le trottoir du boulevard, j’avais aimé ses traits cabossés mais pleins, son regard mordoré, ses cheveux rouges, le sourire d’appel d’une romni. Elle a un visage de lune – astre d’espoir et de tristesse – et son ventre, sans qu’elle en fasse toute une histoire, pend misérablement – c’est qu’il vient de … Continuer la lecture de À califourchon sur l’amour le plus gratuit : un croqueton rapporté de la frontière romano-hongroise.
Où que mes pas m’aient porté depuis bientôt quatre ans, ce fut toujours par une sorte de simulacre désespéré de ce que j’aurais tant aimé faire avec toi, ou bien pour fuir, toute illusion d’y réussir écartée, la malédiction de ton absence.
Ça me fait un gros quelque chose de quitter le sol où tu poses ton pied, ce bout de créature si précieux que je serrais éperdument dans ma main, quand nos corps s’entrelaçaient.