Courte vantardise
Me prendre de haut, c’est s’exposer à tomber de la même hauteur.
modeste proposition pour venir à bout de l'ignorance
Me prendre de haut, c’est s’exposer à tomber de la même hauteur.
Le pragmatisme est la meilleure des choses pour inspirer et conduire l’action – et c’est la pire pour contempler et essayer de comprendre le monde.
Le téléphone portable, ce préservatif tout nouveau, spécialement conçu (et utilisé) pour les relations dites humaines.
Insensiblement, selon la pente d’une aggravation irréversible, il contracta une allergie sans appel aux simagrées comme aux ronds de jambes. Tandis qu’avec modestie il s’efforçait d’en supporter les conséquences au jour le jour, il devint l’objet d’une réprobation dont la dimension universelle ne pouvait se comparer qu’à la virulence de son allergie.
Il eut un tout petit béguin (sans espoir de voir jamais dépassée l’illumination unique) qui ne répondit pas à sa faiblesse soudaine. Pragmatique en diable, il entama sans délai un traitement drastique : vessies de glace sur les articulations de l’âme, larges applications de crème de lucidité, hygiène des affects et des représentations. Il ne marcherait … Continuer la lecture de Un remède contre le béguin
Mes idées m’appartiennent, j’y reconnais la trace de mes pas, nombre de mes pensées s’enracinant dans la marche ou la course. Mais aussi mes idées me menacent, redoutables entités adverses qui m’offrent si bien au monde que, pour un peu, je m’en irais en fumée ou en poussière.
Il indique sans cesse qu’il fera ou dira, plus tard, ceci ou cela, comme le séducteur de barrière fait des promesses aux belles ou le marchand de lacets émet ses scrogneugneux. Il sautille de joie autour de sa propre image, empêtré dans une humilité qui n’est que de façade. À intervalles réguliers, il claque des … Continuer la lecture de Un professeur au Collège de France (candidat malheureux à l’Académie Française). Une exécration.
La supposée fille de joie, la prostituée, prend notre argent, quelquefois avec élégance, donne son corps parfois assez aimablement. Le politicard (tous méritent désormais ce nom infamant) vit à nos complets dépens, nous méprise et baise sans ménagement.
Je le dis tout net : ceux qui s’écoutent parler, je ne les entends pas.
Fier comme Artaban, une sorte de hippie, dopé aux allocations, emprunte à contre-sens une rue étroite, portant sur le guidon de son vélo le fruit conquérant de ses reins, un enfant encore innocent mais éduqué à la diable. À contre-cœur, et non sans me faire violence, je pense que je préfère encore l’habitacle discret des … Continuer la lecture de Une pensée scandaleuse, persistante et signée
On n’est jamais aussi libre que quand on n’a pas le choix.
Ce n’est que dans les peintures obsédées de symétrie que le jour et la nuit se partagent équitablement la toile. Avez-vous jamais vécu un véritable instant ? Un instant en perdition dans le temps, avec son humus de passé, ses vapeurs de futur – et le plomb du présent.
Une nouvelle péripétie de l’écrasement de la catégorie de l’être par la catégorie de l’avoir : l’expression (« Tout le monde a quelque chose à dire ») a écrasé, occulté le mystère de l’expression (qu’est-ce que dire, comment dire : travail souvent implicite et silencieux de l’écrivain). Matérialisme contre ontologie. Au même moment, naissance d’une pléthore de théoriciens qui … Continuer la lecture de Sans titre
Fumeur ou non, qui ne porte le deuil de ce temps où les lèvres avaient une part écrasante à la joie ?
Troublant que le monde subsiste en mon absence ; plus troublant encore qu’il m’admette quand je reviens.