Lumière d’une étoile morte
Longtemps encore, j’agirai comme si c’était sous ce regard, unique dans sa ferveur aimante, qui est maintenant éteint, sous son rayonnement venu de si loin, d’une étoile morte…
modeste proposition pour venir à bout de l'ignorance
Longtemps encore, j’agirai comme si c’était sous ce regard, unique dans sa ferveur aimante, qui est maintenant éteint, sous son rayonnement venu de si loin, d’une étoile morte…
Notre temps est sans doute le premier, dans toute l’histoire, où n’importe qui peut se prendre pour quelqu’un. (L’art contemporain n’a pas manqué d’utiliser, cyniquement, cette merveilleuse nouvelle.) Mais pourquoi cela ? Sans doute, pour vendre. On fait croire aux gens qu’ils sont quelqu’un pour leur vendre quelque chose : un insigne distinctif (le même … Continuer la lecture de Cette grande époque
Donnez-moi quelques minutes avant que nous soyons un peu ivres et étourdis de la joie d’être ensemble. Je sais improviser mais ne veux pas le faire : je veux dire quelque chose à mon ami devant témoins. Qu’il soit mon ami, c’est parce que c’est lui et que c’est moi, c’est affaire de goût, d’instinct. … Continuer la lecture de Éloge d’un serviteur public qui mérite ce nom
Gogos : ils écoutent des prophètes enroués annoncer des lendemains lyriques, se suspendent aux lèvres de fonctionnaires dévoués à plein temps aux hommes et à la planète, prêtent l’oreille à des économistes approximatifs, applaudissent des vedettes généreuses mais pas oublieuses pour autant de leur foyer fiscal. A chacun selon ses besoins ? L’argent des riches … Continuer la lecture de Gogos, bécassines et tartuffes
Les avez-vous vues, ces prétendues jeunes filles, croulant sous leurs accessoires, chancelantes sur les hauts talons ? A quinze ans, on pourrait, dans un instant d’inattention, leur en donner cinquante et un. Comme le temps va leur sembler long entre maintenant et la tombe ! Pas un regard autour d’elles, sauf quand, soudain, une sorte … Continuer la lecture de Jeunes filles
Elle déplorait que les chairs de son ventre et de ses hanches ne fussent plus aussi fermes et tendues qu’elles l’avaient été. Quant à ses jambes, elle jugeait leur forme si infamante qu’elles avaient mérité la prison permanente de ces sortes de pantalons pseudo-militaires qui sont, aujourd’hui, le fin du fin en matière de chic … Continuer la lecture de Élégie du dix-huit janvier (Un portrait de la femme la plus aimée)
Tous ceux que j’ai connus qui avaient eu affaire avec la psychologie présentaient les mêmes stigmates assez abominables : contraints d’accorder in extremis une signification, un sens à une errance finalement inepte, absurde et, surtout, ne conduisant à aucune amélioration notable de leur tempérament, caractère, aptitude à la satisfaction, il leur fallait bien affirmer pour jamais … Continuer la lecture de Petite incursion dans les arcanes de la psychologie
« Ma bibliothèque, faite de milliers de livres, dont je me proposais la lecture, augmente dix fois plus vite que je ne saurais lire. J’ai essayé de l’élargir en une sorte d’univers où je trouverais tout. Mais cet univers est pris d’une expansion vertigineuse. Il ne connaît aucun repos, et je ressens sa croissance dans ma … Continuer la lecture de Une simple citation
Hier on empêchait de danser en rond ; aujourd’hui, une besogne de salubrité publique serait d’empêcher de parler en boucle (les politiciens, les journalistes, les icônes bavardes de l’écran et des stades ; ces dernières offrent par surcroît, à nos oreilles incrédules, une galerie de parfaits illettrés).
En tant que lecteur aussi, on peut, on doit parfois utiliser un préservatif. Un exemple entre cent : imaginez quelqu’un qui aime Thomas Bernhard mais qui aime aussi la vie à la campagne (sans nécessité de santé), les réceptions et inaugurations, qui côtoie les politiciens sans éprouver un dégoût irrésistible ni même frémir, qui s’abreuve goulûment … Continuer la lecture de Un préservatif
Une oreille avisée relèvera une coïncidence troublante dans les déclarations des politiciens, policiers, sportifs, affairistes, gigolos, pris le doigt dans le pot de confiture. Oui, ils ont été imprudents, ils ont été légers, mais en aucun cas on ne peut ni doit parler d’enrichissement personnel. C’est bien connu : seule la culture a cet effet … Continuer la lecture de Enrichissement personnel
L’excellent Jean-François Revel, tant regretté par l’auteur de ces lignes, rappelait que les dictatures ne tombent pas parce qu’on les renverse mais parce qu’elles sont inefficaces. Cette évidence, tant historique que logique, semble avoir échappé à tous nos bons et beaux experts, nos brillants journalistes qui glosent copieusement sur le printemps ( !) des peuples ( !). … Continuer la lecture de Prodige des évidences
Vous vivez, semble-t-il, de ce négoce plutôt actuel qui consiste à donner aux administrations défaillantes, comme aux entreprise cauteleuses, la recette des bâtons pour battre leurs employés, prétendument à leur propre bénéfice. Et vous venez de m’élever à une dignité inespérée puisque vous adorez me lire et brûlez de connaître mon esprit. Vous avez fait … Continuer la lecture de Lettres à une dame en mal de distractions
Je ne vois pas que le mal-voyant ait meilleure vue que l’aveugle. N’en déplaise à la plate cuistrerie contemporaine, les mots ne guérissent pas de tous les maux. Au reste, les mots de notre langue posent l’équivalence des termes cuistre et marmiton, gâte-sauce… ce qui mérite qu’on y regarde à deux fois.
Dans le temps, il y avait rue Madeleine, l’étroite et la prédestinée, deux vieilles casseroles qui officiaient dans deux vitrines aux rideaux discrets. Et je crois même que je me suis allongé sur l’une d’elles pour une brève sensation tarifée. Alors l’idée me vint, ou me revint, d’une histoire de mon cœur et de ses … Continuer la lecture de Souvenir d’une idée sans postérité