Un combat douteux
Ma bibliothèque et moi en sommes au corps à corps. Qui cédera, d’elle qui se régente sagement par l’ordre alphabétique, ou de moi, visage bientôt enfoui dans le doux vallon livide des feuillets ?
modeste proposition pour venir à bout de l'ignorance
Ma bibliothèque et moi en sommes au corps à corps. Qui cédera, d’elle qui se régente sagement par l’ordre alphabétique, ou de moi, visage bientôt enfoui dans le doux vallon livide des feuillets ?
Ces cadavres d’alpinistes conservés et laminés par les glaciers : ce sont des plis qu’une poste glaciale délivre aux confins de son réseau avec plusieurs années de retard.
Avoir de l’entregent, c’est avoir de l’entrejambe au point d’y accueillir tous ceux qui veulent venir s’y loger, en affectant d’en être fort satisfait.
Il n’est peut-être pas impertinent de tirer avantage du coma hédoniste de l’auguste mois d’août pour préciser ceci : je ne poursuis d’autre but, en traçant ces lignes, que de dire ce que je dis exactement comme je le dis.
Si ce n’est pas pour la retrouver, dispense-moi de l’au-delà.
Quand tu me donnais ta bouche, que je la fouillais, la fouissais, c’était pour l’agrandir aux dimensions d’une unité et d’un bonheur qui eussent été nous.
Difficile d’admettre qu’elle se fasse une sorte de fierté d’être incapable de se laisser aimer, quand un si grand nombre dépérit si horriblement d’être incapable d’inspirer de l’amour ou de garder l’amour inspiré. Il n’est pas exclu que, dans son cœur, mon seul vrai rival n’ait été qu’elle-même. « Moi n’intéresse pas moi. » Chaval … Continuer la lecture de Porte étroite de l’ego
Dans les premiers jours de notre rencontre éblouissante, quand je pensais à toi ou te regardais, je te faisais cet aveu silencieux : « Vous me manquez, comme manque à ma vie un sens clair, possible, quotidien. »
Si tu me donnais une goutte d’eau de temps à autre, je crois que je serais capable d’étancher ma soif pendant des siècles.
Les politiciens : une fonction publique putassière pour laquelle le client, baptisé un peu vite électeur, a toujours raison, tant qu’il n’a pas sorti son portefeuille. Sachant qu’on paie toujours d’avance dans cette sorte de commerce, avant la livraison, et dans ce cas, la politique, avec une monnaie de singe qu’on est convenu d’appeler un … Continuer la lecture de Le plus vieux métier du monde
De la logique formelle, pimentée de gymnastique de cirque et de musique pour flûte.
Caché au pied de l’escalier d’un amphithéâtre, j’ai entendu un jour, de mes oreilles entendu, un soi-disant philosophe comparer les sophistes de l’Antiquité à ce que seraient aujourd’hui nos énarques. Caressé dans le sens de son poil rare et gluant d’ambitions, l’auditoire fut ravi de sa soudaine (et inusitée) compréhension. Le pseudo-philosophe a gagné ce … Continuer la lecture de Un professeur parmi tant d’autres (En lisant Pierre Hadot)
Athée, c’est-à-dire croyant (à l’absence de dieu), ou agnostique, c’est-à-dire qui se pique de raisonner, je doute qu’aucun humain informé de sa fin prochaine puisse s’abstenir d’adresser, à grand fracas ou sans mot dire, une invocation déchirante à quelqu’un ou quelque chose. On a bien vu des avocats péremptoires de la franchise la plus marmoréenne, … Continuer la lecture de Prier en vain
La politique ? Le mariage de la carte et du tapin.
Un marchand de poison, bon connaisseur de sa clientèle, propose à sa dégustation un menu crétin. On croirait rêver, si l’on n’était déjà certain que les intéressés vont se ruer sur ces agapes douteuses, piteuses, en un massif et juteux plébiscite.