Désabusement

Le miracle des premiers temps de la passion vient de la cession ouvertement inconditionnelle des puissances du moi. Il y a toujours pourtant un juriste (un notaire) qui fait entendre sa toux restrictive, sous quoi on peut discerner qu’il grommelle : « Cession ? Oui, mais à titre précaire… ».

Téléphonie

Certes, le téléphone itinérant sert, de nos jours, à d’innombrables pépiements, verbiages,  où la vie n’est plus que la caricature d’elle-même (- « T’es où ? » – « J’arrive ! ») Bien sûr, il est le moyen, très utilisé, désinvolte et veule, de ne pas répondre, un peu comme si on posait une lettre reçue sans en ouvrir l’enveloppe, sur … Continuer la lecture de Téléphonie

Science politique

L’impudence des politiciens est telle qu’il faudra bientôt les remercier pour l’occasion qu’ils nous donnent de les grassement payer, alors qu’ils nous sont imposés par des instruments de malheur (partis, syndicats), sous le contrôle d’un gouvernement qui s’obstine à s’appeler représentatif quand il n’est autre chose, depuis au moins deux siècles, que l’émanation des intérêts … Continuer la lecture de Science politique

Alignement

Les enfants de soixante-huit (ceux issus des classes dirigeantes et de la bourgeoisie moyenne), ces fiers révoltés d’opérette, ont beaucoup tenu au concept d’aliénation. Peut-on suggérer sans malice que l’abus des stupéfiants ou des liqueurs peut rendre, les mauvais jours, un peu étranger à soi-même ? Ces Colomb du monde nouveau ont heureusement abordé aux rives d’un continent intemporel, celui … Continuer la lecture de Alignement

Double paradoxe

Si j’étais bête, j’aurais plus de facilité encore à l’écrire : le monde semble, de nos jours, en guerre ouverte contre l’intelligence. “On doit acquérir l’intelligence ou une corde pour se pendre.” Antisthène Fragment

Offrir contre soi

Le sommet de l’art d’offrir comporte deux pics : donner quelque chose qu’on garderait bien pour soi ; acquérir un ouvrage dont on sait qu’il plaira tandis qu’on n’a aucune appétence pour son sujet.

Aveu triste

S’il n’y avait toutes ces cigarettes (et ces rencontres pas si secrètes où tout est rendu pur par le feu doux de l’argent), à qui donnerais-je ma bouche ?

Une gargote

Je prends mes repas, depuis plus de vingt ans, dans une gargote dont le plumage (ses dehors) est dissuasif tandis que son ramage (sa cuisine) est princier (digne d’un prince de Sicile). Croyant fermement que le plaisir ne se prête pas au lyrisme, n’étant d’ailleurs pas critique gastronomique (la chère, le vin et les mots, … Continuer la lecture de Une gargote