Hommage à George Berkeley comme à David Hume
Troublant que le monde subsiste en mon absence ; plus troublant encore qu’il m’admette quand je reviens.
modeste proposition pour venir à bout de l'ignorance
Troublant que le monde subsiste en mon absence ; plus troublant encore qu’il m’admette quand je reviens.
J’admire le silence en tant que force qui gèle les mots sur les lèvres – mais de là à l’aimer ! Ses clients sont trop nombreux, à qui il rend des services trop insignes. Ô France éternelle, ne nous dis surtout pas combien tu gagnes, pour qui tu votes, en qui tu crois et avec qui … Continuer la lecture de Omerta
Une belle dame brune – qui pourtant me quittait – m’a dit : « On ne me regardera plus jamais comme ça. » Je lui souhaite de rougir aujourd’hui de sa précipitation apeurée – et d’ouvrir, et de fermer, les yeux sur un regard de même nature. Bien des années après, je peux lui livrer le secret de … Continuer la lecture de Par-dessus mon épaule
Si le moment était venu, je voudrais tout vous donner, mon aimée Si le délai était échu, j’aimerais, par miracle, vous aimer tout l’été Et la bise une fois venue, vous laisser au pinacle de vos arbres Pour me glisser sous une couverture de marbre D’où je vous regarderais jusqu’à ne plus voir. « Plaquée ! », diriez-vous, … Continuer la lecture de Novembre
Je donnerais toute une forêt (et la plus belle) pour un seul regard humain (peut-être pas n’importe lequel). Et les amateurs de paysages, ce qu’on appelle aujourd’hui des voyageurs (!), m’expliquent, par leur exemple dissuasif, pourquoi je ne connais pas de réalité plus troublante qu’un regard.
C’est au maniement des évidences qu’on reconnaît l’intelligence.
La cérémonie des poignées de main Les têtes à claques, les m’as-tu-vu Les bises sans lèvres qui claquent toute honte bue Les « Bonjour à toi ! », les « Ça va ? » Très peu pour moi ! Basta ! « Bonsoir à vous les nains ! »
Le commerçant aujourd’hui : il faudrait se faire pardonner de lui donner du travail, et tenir compte de son réveil matinal.
Les jours de tristesse, je serais prêt à jurer que plus personne ne fait la différence entre l’esprit et le mauvais esprit. C’est que sont passés par là l’optimisme et l’hédonisme, ces deux coqueluches et calamités de l’époque, qui ont raflé la mise sur le tapis de la pensée.
« Je n’ai besoin de personne ! » Avec de telles illusions on vit longtemps en société. « Tu finiras seul ! » Nous est-il laissé d’autre ambition en cette matière ? Être deux, ne serait-ce pas une formule douloureusement propice à la solitude ? Elle m’a donné envie de n’être plus jamais seul et le sentiment de l’être irrémédiablement.
Je garde le souvenir du temps farouche des pépins dans les mandarines, quand les dents écrasaient la pulpe avec appréhension. Flaques d’eau dans les prés inondés : de grands éclats de miroir atterris dans l’herbe. Nous qui avons des chambres ne rêvons plus de nous y enfermer .
Venu du fond des temps, le chacun pour soi est bien parti pour continuer de régir, de prime abord, le destin des hommes. En France, quand vient le temps de l’action (étatique, forcément étatique), un petit miracle se produit : de toutes parts retentit un « pas sans nous » unanime. Alors s’annonce le passage obligé par les … Continuer la lecture de Démocratie participative
Sur la question de savoir ce qui est vulgaire. Ce cadre qui porte sa fourchette chargée à ses lèvres ; les lèvres qui se tendent, leur mollesse sucrée, ce qu’il y a d’animal, de toute façon, dans les gestes pour se nourrir, ne pourra être ni écarté, ni repoussé. Ce manœuvre qui mange comme on accomplit … Continuer la lecture de Lutte de classe
Je plains ceux qui ne me connaissent que dans les conditions dont ils sont, à leur corps défendant, les créateurs. Ceci valant en premier lieu pour moi-même.
Leur expression favorite, quand ils voulaient indiquer l’état d’avancement d’un dossier qu’ils venaient de transmettre au prochain service, était : « La balle est dans leur camp. » Voilà toute l’importance, la gravité, qu’ils attribuaient à leur fonction ! Pour la définir, il leur fallait recourir au jargon des sports d’agrément, comme si l’action administrative eût été un … Continuer la lecture de Bureaucrates