Place des grands hommes ou l’engeance la plus méprisée

Il n’y a rien de tel que les préjugés anti-tsiganes pour avérer les fausses gloires et les vrais racistes ; d’emblée, je destine à la décharge un couple de détritus, respectivement ancien président et ancien premier ministre de notre triste république qui n’est, bien plutôt, qu’une solitude – pour parler comme Spinoza. Ils ont craché sur les Roms mais ils sont trop minuscules pour être cités ou pertinents. Mais à nous les maîtres, les autorités de l’opinion. Voltaire d’abord, l’historien, le critique acéré, le défenseur de l’opprimé… Les Gypsies pour lui, autrement dit les Égyptiens, les gitanos, les gitans, quelle origine ? Les descendants en fuite, en errance, pouilleux, dégénérés, d’anciens prêtres d’Isis [… « des troupes de gueux que nous avons vus, sous le nom d’Égyptiens et de Bohèmes, courir l’Europe avec des castagnettes, danser la danse des prêtres d’Isis, vendre du baume, guérir la gale et en être couverts, dire la bonne aventure, et voler des poules ».] La grandeur ne se partage pas : à ta santé Arouet ! Au tour de Diderot, modèle définitif du progressiste, éveilleur résolu des consciences. On trouve dans l’Encyclopédie à propos des Bohémiens : « Leur talent est de chanter, danser, voler. »

Alors, fermons le ban. Bravo, messieurs !

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