Musicalité du progrès

Il y aura bientôt, dans cette république pleine de jactance immobile (surtout en cas de malheur), autant de progressistes que de citoyens – si l’on raye d’un trait de plume (ce que l’on fait) les pauvres électeurs recrus de colère et de misère qui votent pour un parti hypocritement honni quoique autorisé (hypocritement). Mais s’est-on avisé qu’il n’y a jamais eu de progrès que par la dissidence, intellectuelle ou morale ? Reste la question de son expression, de sa tonalité. Par les temps de fausse unanimité, la consonance sonne comme une connerie généralisée qui n’arrange, protège, que ceux qui ont intérêt aux majorités bêlantes, c’est-à-dire ceux qui possèdent des fortunes ou des situations. Très tôt dans ma vie, j’ai eu, pour ainsi dire, une massive intuition du corps qu’il n’y a de progrès que par la dissonance, pourvu qu’elle s’accompagne de l’expression propre à faire mouche sur le ventre mou des coalisés du maintien de l’ordre. La question du prix à payer pour avoir dissoné n’a musicalement pas de sens.

 

 

Une réflexion sur “Musicalité du progrès”

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