Portant douillettement leurs coûteux atours d’hiver ou les doigts de pied en éventail dans leurs sandales teutonnes, en tout temps, nos chers amis de l’homme et du socialisme(qui rase gratis)nous servent indiscontinûment leur pompeuse anthropologie à base de prédations qui s’expliqueraient par la misère, c’est-à-dire, aussi bien, par la nécessité. À cette plèbe qui caquète et s’écoute, je soumets gentiment, mais non sans fermeté, le démenti qui suit, en forme de petit conte moral. Sortie d’une maison où les fenêtres ont des barreaux, attendue sans aménité par un avenir couleur de plomb, recrue de privations et d’espoirs déçus, ma romni très aimée attend avec moi sur un quai de tram. Au pied d’une borne à composter, git un billet de dix euros soigneusement plié. Je ne l’ai pas plus tôt aperçu que j’entends ma Cosette de Transylvanie héler un vieil arabe qui s’éloigne : « Monsieur, vous avez perdu quelque chose ! » C’est donc à elle, qui a tant besoin, qu’il revient, pour autrui, de parer le coup du sort, de redresser les torts de la contingence ! Les Thénardier de cette Cosette-là s’appellent Gendarmerie et Justice diligentées par l’immonde Politique prête à tout pour se faire réélire, lesquelles sont assistées de la grouillante vermine des travailleurs sociaux, colonialistes d’un nouveau genre et praticiens inlassables du mépris charitable. Crapules sentencieuses, vous devriez baisser les yeux quand le plus complet dénuement pique à sa boutonnière la plus pure rectitude morale.
Je lis et je relis ce petit conte moral si bien tourné. Jubilatoire!