Qu’est-ce qu’un spécialiste ?

Nous sommes aujourd’hui dans un temps où des crises inattendues et des catastrophes (mais y eut-il jamais d’autres sortes de temps ?) nous font nous tourner vers ceux que nous appelons, un peu à la légère, des « spécialistes ». Spécialistes de l’hérédité, du génome, de l’économie, de l’environnement (peut-être la discipline la plus douteuse puisque composée  d’innombrables … Continuer la lecture de Qu’est-ce qu’un spécialiste ?

Réduire à quia (au silence)

Hier on empêchait de danser en rond ; aujourd’hui, une besogne de salubrité publique serait d’empêcher de parler en boucle (les politiciens, les journalistes, les icônes bavardes de l’écran et des stades ; ces dernières offrent par surcroît, à nos oreilles incrédules, une galerie de parfaits illettrés).

Un préservatif

En tant que lecteur aussi, on peut, on doit parfois utiliser un préservatif. Un exemple entre cent : imaginez quelqu’un qui aime Thomas Bernhard mais qui aime aussi la vie à la campagne (sans nécessité de santé), les réceptions et inaugurations, qui côtoie les politiciens sans éprouver un dégoût irrésistible ni même frémir, qui s’abreuve goulûment  … Continuer la lecture de Un préservatif

Prodige des évidences

L’excellent Jean-François Revel, tant regretté par l’auteur de ces lignes, rappelait que les dictatures ne tombent pas parce qu’on les renverse mais parce qu’elles sont inefficaces. Cette évidence, tant historique que logique, semble avoir échappé à tous nos bons et beaux experts, nos brillants journalistes qui glosent copieusement sur le printemps ( !) des peuples ( !).  … Continuer la lecture de Prodige des évidences

Lettres à une dame en mal de distractions

Vous vivez, semble-t-il, de ce négoce plutôt actuel qui consiste à donner aux administrations défaillantes, comme aux entreprise cauteleuses, la recette des bâtons pour battre leurs employés, prétendument à leur propre bénéfice. Et vous venez de m’élever à une dignité inespérée puisque vous adorez me lire et brûlez de connaître mon esprit. Vous avez fait … Continuer la lecture de Lettres à une dame en mal de distractions

Vision

Je ne vois pas que le mal-voyant ait meilleure vue que l’aveugle. N’en déplaise à la plate cuistrerie contemporaine, les mots ne guérissent pas de tous les maux. Au reste, les mots de notre langue posent l’équivalence des termes cuistre et marmiton, gâte-sauce… ce qui mérite qu’on y regarde à deux fois.

Tante Line : un modèle.

Chaque quinze août, cette fête heureusement discréditée de nos jours,  Oncle Louis et Tante Line rendaient visite à notre grand-mère dans leur vieille Peugeot 203. Ils s’aimaient (comme on ne le sait plus) depuis des décennies… Tante Line était porteuse, sempiternellement, d’un très gros paquet de bonbons destiné à l’innombrable marmaille. Les petits hypocrites – … Continuer la lecture de Tante Line : un modèle.

Serendipity, Kairos et Loi de Lévy.

Rapportée à l’érudition vraie, la culture générale ne saurait être autre chose qu’une simplification éhontée, mais, cela su et dit, rien n’empêche d’essayer de mettre autant de rigueur à la généralité qu’à l’élaboration d’une poussière tombée d’un livre dans un crâne vide (telle est la définition que propose Ambrose Bierce, écrivain et journaliste américain (1842-1914 ?), … Continuer la lecture de Serendipity, Kairos et Loi de Lévy.

La langue et le pouvoir (une dédicace)

Ne pense-t-on pas à un personnage éminent dans l’échelle cacophonique des valeurs médiatiques quand on lit ces quelques lignes de L’homme de paroles de Claude Hagège (p. 203) : « Même quand les formes linguistiques ne le disent pas aussi clairement que dans l’idiome des Aztèques, celui qui possède la langue est investi d’autorité. D’une plus grande … Continuer la lecture de La langue et le pouvoir (une dédicace)