Allitérations pour la fin de vie
Femme radieuse, comme fleurs se fane ; l’homme fat, c’est pas lerche, un lamparo limité, sèche ou gonfle.
modeste proposition pour venir à bout de l'ignorance
Femme radieuse, comme fleurs se fane ; l’homme fat, c’est pas lerche, un lamparo limité, sèche ou gonfle.
Dominer en se refusant est la marque de fabrique des médiocres et des méchants.
Il est de notoriété pudique qu’au jeu de l’amour, dans les classes bourgeoises et petites-bourgeoises, l’homme aime à appeler sa compagne sa petite putain ; la femme, et pas seulement la française, ne dédaigne pas forcément l’hommage canaille. Au train où vont les choses, suggérer que de telles pratiques ont cours vaudra bientôt à son auteur … Continuer la lecture de Bonnes mœurs et censure
Les clabaudeurs du quotidien, journalistes et essayistes, n’en démordent pas : par-delà la réussite ou l’échec, le dirigeant suprême jouirait d’une vive intelligence. Ces bonnes gens, emportées par la mesure de leur propre insuffisance, semblent ignorer qu’un cerveau, en soi, est peu de chose. S’il n’est outillé (cela s’appelle la culture), alimenté et entraîné (cela s’appelle … Continuer la lecture de Trop vite dit, mes amis !
En souvenir d’un nous qui jamais ne fut. Je fus foudroyé par le sourire éclatant de sa quarantaine solaire. Quoique le sourire eût disparu, un peu à la manière dont sont retirées les publicités mensongères, quand elle me quitta, je restai accroché à l’hameçon. Comme si elle avait le souci d’un lot de consolation, elle … Continuer la lecture de Une dédicace
Le poing sur la hanche, devant les états assemblés, le cocodès dispense ses leçons d’humanité (un salmigondis d’idées générales et de bons sentiments) sans rien derrière en fait de courage ou d’actes. Il fait généreusement cadeau de ce qu’il tient un peu vite pour une pensée – comme d’autres expulsent des gaz ; tout cela n’étant … Continuer la lecture de Narcisse à la tribune des Nations
Ce fut d’emblée une coulée glacée d’indifférence bientôt suivie d’un déferlement de petites haines enfouies, recuites, inadéquates, piquantes comme des frelons. Et dieu sait que je n’attendais rien de ces trois jours au bord de la mer – j’en réponds – que le plaisir toujours renouvelé de sa présence. Venant de celle que j’aimais sans … Continuer la lecture de De la vie sentimentale aux assassinats de masse
Elle est séduite par la notion de vies multiples, laquelle est colportée, portée en bandoulière, par un philosophe à la mode, autant dire à la mie de pain. Eh bien, qu’elle vive autant de vies qu’elle voudra, je ne vais pas renoncer à ce que je connais de plus précieux pour si peu : une sordide … Continuer la lecture de Mon amour multiple
À la belle saison, je quitte le centre de la cité (arrogante et creuse) en marche dite nordique, par des chemins discrets et détournés, sans juger utile de couvrir mon torse avantageux, crainte que la chaleur ne m’assaille d’emblée, et portant, rentré dans la ceinture de mon cuissard, un tricot de peau arachnéen que je … Continuer la lecture de « Papa pourquoi le monsieur il est tout nu !? »
Quand, dans ce pays que j’estime si peu, je rencontrerai un progressiste qui ne devra pas tout au secours philanthropique de l’état : allocations, rente, salaire, pension, monopole, position dominante… j’en passe et de plus coruscants qui jettent une lumière glauque sur les fondements antidémocratiques de notre société – le jour où je rencontrerai un citoyen … Continuer la lecture de Cette foutue nation libérale-bolchevique
Les ressorts psychologiques de la littérature d’aujourd’hui sont au mieux de robustes ressorts de fauteuil, tout juste bons à absorber l’ennui d’une soirée (dans l’hypothèse d’un fessier pas trop regardant). Cela vaut pareillement pour le cinéma.
J’y reviens. Ceux-là qui faisaient l’amour toute la nuit précédant leur séparation me font penser, avec infiniment moins de tendresse ou d’indulgence, aux émeutiers de la faim qui quittent les lieux du pillage en remplissant leurs poches de billets de banque, en se chargeant de victuailles.
Jointe à mon espièglerie, mon insoumission native m’avait conduit dans le bureau directorial, devant le proviseur de cet établissement réservé aux rejetons des classes supérieures de la cité, pour recevoir une semonce d’anthologie. Front baissé, je laissais couler sur ma face indigne un flot de reproches agrémenté de menaces ; je bouillais intérieurement mais savais … Continuer la lecture de Une formule de politesse
Nos corps à nous ne s’entrelacent pas comme les lignes d’un pur motif illusoire, décoratif. Nos corps s’enchevêtrent comme les parties d’une charpente à l’ancienne, toi cheville moi chevron, moi tenon toi mortaise ou bien si c’est l’inverse… Charpente d’une antique maison de Bichkek où nous passerons notre éternité à écouter les neiges de Finlande tomber sur les … Continuer la lecture de Un nouveau départ
Le petit gros veule qui l’a précédé avait au moins aperçu quelques pauvres en chair et en os, assez pour constater que, faute de soins, il leur manque souvent des dents. Le premier de cordée aujourd’hui aux commandes (avec, soit dit en passant, le gracieux patronage des meilleurs fabricants de matériel d’escalade), lui, n’a vu … Continuer la lecture de L’œil et le nez