La valeur travail

Il existe quelqu’un, au sommet très visible de la pyramide sociale, qui a beaucoup fait récemment pour la défense et l’illustration de la valeur travail. Aujourd’hui, il s’agira de voir ce que nous disent conjointement, sur le sujet, l’étymologie et quelques marginaux qui n’ont pas été sans fournir quelque travail pour asseoir la réputation de … Continuer la lecture de La valeur travail

Longévité

On m’a dit d’un livre – parmi les moins négligeables du siècle – : « Mais n’a-t il pas un peu vieilli ? » Ma tentation irrésistible a été de jeter un œil à l’achevé d’imprimer de la première édition. « Si, ai-je répondu, il a un mois de moins que moi, il a vieilli d’au moins soixante ans. »

Un écorché (en souvenir de la nuit du 6 au 7 août 2010)

Je connais quelqu’un qu’on a pu, parfois, qualifier d’écorché vif. Or nous sommes, désormais quasi exclusivement et pour notre malheur, à l’ère du cinéma et de l’image. La vision d’une telle créature – que j’imagine (que je ne fais pas qu’imaginer) réduite au silence absolu mais encore faiblement gémissante et gigotante – m’est tout bonnement … Continuer la lecture de Un écorché (en souvenir de la nuit du 6 au 7 août 2010)

La tyrannie est de vouloir avoir par une voie ce qu’on ne peut avoir que par une autre

Les multiples scènes de nos sociétés sont désormais encombrées d’experts qui souvent cachent mal de touchantes vocations de sauveurs de l’humanité. Un généticien, un glaciologue (la liste menace d’être interminable), voudraient nous convaincre de sauver la planète, de mieux gouverner les collectivités humaines et adressent aux individus des conseils de bonne vie. Tout cela est … Continuer la lecture de La tyrannie est de vouloir avoir par une voie ce qu’on ne peut avoir que par une autre

Au spectacle

ll voit le singe se gratter ; il goûte son agilité, sa drôlerie, mais ça ne le gratte pas. C’est un spectateur. Moi ça me gratte, je ne peux détacher mon regard de la peau du singe, de son être – et ne peux faire abstraction des spectateurs.

Ecrivains, psychologues et prêtres

Le plus grand service que nous rend l’écrivain authentique consiste à mettre des mots sur nos pensées ; les psychologues – ces imposteurs – prétendent expliquer ce que nous pensons, en nous le faisant dire ! Les prêtres de jadis leur étaient bien supérieurs qui ne faisaient que nous écouter – avant de nous donner l’absolution.

Le canard argentin

Le rastaquouère et le danseur de tango argentin ont suffisamment hanté le boulevard parisien et son imaginaire pour que nous accueillions avec enthousiasme un nouveau prodige d’Argentine (mais pas seulement, il gîte aussi au Brésil, au Chili, au Paraguay, en Uruguay – la folie des hommes est même allée jusqu’à déranger ses délicats exploits copulatoires … Continuer la lecture de Le canard argentin

Histoire de fantômes

Un homme seul qui déambule le long d’une rue vide, un dimanche après-midi, fait passer un frisson glacé dans mon dos – c’est qu’il me rappelle le fantôme dont j’occupe, sans espoir d’en sortir, l’ample défroque inhabitée avec, à son sommet arrondi, ces orbites vides qui ne laissent filtrer ni ne reçoivent aucun regard.