Antipédagogie
Quand on n’a utilisé les enfants que comme des jouets ou des miroirs, il ne faut pas s’étonner qu’on ne puisse plus rien en tirer. Ils ne sont pas faits pour cela – et tout le malheur de l’éducation d’aujourd’hui ne vient que de là.
modeste proposition pour venir à bout de l'ignorance
Quand on n’a utilisé les enfants que comme des jouets ou des miroirs, il ne faut pas s’étonner qu’on ne puisse plus rien en tirer. Ils ne sont pas faits pour cela – et tout le malheur de l’éducation d’aujourd’hui ne vient que de là.
Sans la misère qui environne nos nations, sans celle, surtout, qu’on souffre si aisément au milieu de nous, moyennant le placebo antalgique du blabla des bécassines progressistes, sans l’énormité de la misère notre opulence ne serait en aucun cas possible.
L’ego, voilà l’ennemi, dont l’existence est au mieux une galéjade destinée à réchauffer les cœurs des belles (et des moins belles) habitantes des quartiers déjà surchauffés. Galéjade : histoire inventée ou simplement exagérée à laquelle on essaie de faire croire… Par extension : chose si peu sérieuse qu’elle est dérisoire. (Source : Trésor de la Langue Française)
À l’été, sur le trottoir du boulevard, j’avais aimé ses traits cabossés mais pleins, son regard mordoré, ses cheveux rouges, le sourire d’appel d’une romni. Elle a un visage de lune – astre d’espoir et de tristesse – et son ventre, sans qu’elle en fasse toute une histoire, pend misérablement – c’est qu’il vient de … Continuer la lecture de À califourchon sur l’amour le plus gratuit : un croqueton rapporté de la frontière romano-hongroise.
Où que mes pas m’aient porté depuis bientôt quatre ans, ce fut toujours par une sorte de simulacre désespéré de ce que j’aurais tant aimé faire avec toi, ou bien pour fuir, toute illusion d’y réussir écartée, la malédiction de ton absence.
Ça me fait un gros quelque chose de quitter le sol où tu poses ton pied, ce bout de créature si précieux que je serrais éperdument dans ma main, quand nos corps s’entrelaçaient.
Deux compliments terriblement complémentaires furent adressés au serviteur public que j’avais choisi d’être par vocation : – « Avec lui, on est toujours sûr qu’il dira ce qu’il pense. » (La noble carrière de courtisan, si répandue, m’aura ainsi été évitée.) – « Il a le don de mettre le doigt où ça fait mal. » (Le doigt, je l’ai, … Continuer la lecture de Un serviteur congédié
Quelle différence entre prendre une petite dose de poison tous les jours (je ne vous fais pas un dessin) et en finir une fois pour toutes ? La lâcheté. Considérant le but de l’entreprise, espérons que le résultat est le même.
Tous les jours, je brûle (et me consume) d’entretenir autrui de ce qui me passionne ; le plus souvent je m’en garde bien, sinon sous cellophane, si je puis dire par la bande, au moyen d’anecdotes cuisinées vite fait, selon le goût du jour. Le mélange de pudeur, de prudence, de timidité, de lucidité (le sens … Continuer la lecture de Contention devant l’état de la culture
Dans cette stupide bourgade prétentieuse, petit trou dans la plaine entourée de montagnes dont Stendhal, ce jour-là particulièrement voyant, a dit tout le mal qu’il faut en penser, dans cette cuvette donc, le cycliste est proclamé et se veut roi. Et le pire c’est qu’il l’est. Je livre à l’humeur atrabilaire de tous les idiots … Continuer la lecture de Les cyclistes sont des cons
Avez-vous remarqué (quoique je doute de votre lucidité) ces voitures lancées à pleine vitesse, laissant échapper de leurs vitres grandes ouvertes des musiques syncopées et guerrières, et que les policiers feignent d’ignorer avec une notable application (qui ne peut venir que d’une inspiration d’en haut) ? Un bon conseil : tenez-vous scrupuleusement hors de leur … Continuer la lecture de Lettre du territoire occupé
Me prendre de haut, c’est s’exposer à tomber de la même hauteur.
Le pragmatisme est la meilleure des choses pour inspirer et conduire l’action – et c’est la pire pour contempler et essayer de comprendre le monde.
Le téléphone portable, ce préservatif tout nouveau, spécialement conçu (et utilisé) pour les relations dites humaines.
Insensiblement, selon la pente d’une aggravation irréversible, il contracta une allergie sans appel aux simagrées comme aux ronds de jambes. Tandis qu’avec modestie il s’efforçait d’en supporter les conséquences au jour le jour, il devint l’objet d’une réprobation dont la dimension universelle ne pouvait se comparer qu’à la virulence de son allergie.