Un rebelle sans cause

En gros, et passablement dans le détail, je viens de consacrer plus de deux ans de ma vie à la défense, la protection, l’entretien et l’agrément d’un être d’une humanité exceptionnelle, parfaitement illettré et réduit à une noire misère, cible idéale d’une persécution par les imbécillités conjuguées de la gendarmerie et de la justice. Ma confiance pourtant native dans les institutions de ce pays, terre gonflée de jactance, d’arbitraire, de privilèges (surtout ceux des cadres de la fonction publique, fondateurs et piliers d’un parti comiquement baptisé socialiste) – cette confiance est radicalement et pour toujours sapée. Les bonnes âmes amies de l’homme et du pauvre, grandes pleurnicheuses du toujours plus de subsides étatiques m’inspirent désormais un mépris sans appel. Par souci de la paix civile, un conseil avisé pour finir : toute bécasse humanitaire qui d’aventure aurait deux sous de bon sens fera bien de prendre son envol à ma vue…

 

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