Monsieur le maire, vous êtes un imbécile ou un idiot, c’est-à-dire quelqu’un qui ne comprend rien à rien, ou bien un salaud, ce dont je vous exonère provisoirement (par souci de justice). Vous semblez ignorer deux règles de base à la portée de tout enfant honnête et volontaire : quand on ne sait pas il faut se taire ; et quand on ne sait pas il faut apprendre. Évitez à l’avenir, scrupuleusement, de manquer de respect à Messieurs Borsellino, dalla Chiesa, Falcone, qui, eux, savaient ce qu’est la mafia et l’ont su finalement en payant le prix fort – pour le bien de cette démocratie à laquelle ils devaient croire, mais qui n’est qu’image. Vous, vous avez découvert la mafia à l’œuvre dans les baraques d’un bidonville, dans un camp de roms, un Platz, que vous voulez fermer. Comme si l’immémoriale société secrète avait pour habitude de disputer des épluchures aux rats et à des maris avinés. N’en déplaise aux associations de culs bénis peu aimables ni efficaces que vous subventionnez grassement, il ne s’agit jamais dans ces lieux que d’exploitation d’individus par d’autres individus (de préférence de femmes par des hommes), au nom, jamais explicite, de la persévérance dans l’être (de la subsistance au jour le jour). Les réseaux et autres proxénètes, qui existent parfois, rarement, sont des notions propres à faire couler l’encre de pervers maigrement rétribués baptisés journalistes et à faire ronfler l’indignation (toujours feinte) de médiocres payés au-delà du raisonnable que d’aucuns appellent politiques. Entre nous, un petit conseil bien de notre temps (salles de fitness et relooking, comme ils disent, obligent), si vous persistiez dans vos calamiteuses déclarations : votre voix de fausset n’ajoute rien à la désastreuse ineptie de vos propos. Monsieur le maire, sans le moindre égard pour votre fonction que votre jactance invraisemblable rend dérisoire, je vous le répète : vous êtes un imbécile – nocif de surcroît.