Nombre d’or (et de plomb)
On ne rencontre jamais personne deux fois pour la première fois.
modeste proposition pour venir à bout de l'ignorance
On ne rencontre jamais personne deux fois pour la première fois.
Dans un quotidien régional daté de ce jour, on peut lire la « brève » suivante qui n’est, de fait, qu’un long pataquès. Le titre d’abord : « X pour l’abolition de la prostitution ». Le texte ensuite, si on peut appeler ainsi une telle épluchure : « La ministre des Droits des femmes, X, … Continuer la lecture de La langue et le sens : journalisme et politique. (Voyage au bout de l’absurde)
Quand, dans un couple, l’homme et la femme sont physiquement bien appariés (traits, physionomie, couleur, stature similaires), c’est généralement mauvais signe quant à la valeur de chacun d’entre eux, pour ne rien dire de la valeur de l’addition. Je tiens pour assuré que l’amour de soi, spécialement au travers de sa moitié, est la pire … Continuer la lecture de Une supputation (Apologie du couple)
Qu’elles s’enracinent dans les allées du jardin d’enfants ou dans les rugosités des bancs de l’école, les amitiés qui remontent à loin ont souvent pour origine une inaptitude commune. Je partageais avec M. une irrésistible propension à regarder par la fenêtre, tandis que nous subissions de conserve les secousses répulsives du docte système lycéen. Le … Continuer la lecture de Pièces de rechange
Parfois, trop souvent, je me suis su aimé sans aimer en retour ; mais j’ai toujours essayé alors, pour cette raison même, de servir de mon meilleur vin. Dans ces conditions, cependant, la satisfaction d’un convive relève de la quadrature du cercle. Une âme qui se sait aimée sans aimer en retour trahit le fond … Continuer la lecture de L’échanson
Quand on a tout pris à quelqu’un, on peut bien lui laisser le reste…
Tandis que la posture de X est flexueuse, ses propos sont sirupeux, mais d’une façon encore plus déplaisante que ne le suggère l’épithète : il sont sèchement sirupeux – s’il se peut. Ses bonnes manières affectées attrapent les dames mûres, endorment la méfiance de ses victimes en affaires. Y couperait le sifflet à une pie, … Continuer la lecture de Sirop sans eau et glu servile
Vous le peuple innombrable des voitures, pour qui le transport en commun est une notion sociologique (et naturellement progressiste), que savez-vous de ce qu’on y trouve et de qui s’y trouve, de préférence sans titre, vociférant, les pieds, je veux dire les semelles, sur les sièges. La vocifération n’est pas une invention d’acariâtre puisque tout … Continuer la lecture de Hymne fervent aux droits de l’homme
J’ai lu des milliers de livres (deux, trois, quatre…), mais pas tous, hélas ! quoique cela vaille mieux pour mes impatiences. Depuis que j’ai l’âge d’évaluer les intellectuels de mon temps, je les ai toujours vus comme une infime partie de la société, jouissant de leurs privilèges, se rendant soigneusement incompréhensibles aux autres citoyens, pour … Continuer la lecture de Les intellectuels aujourd’hui
Lénine, satrape et assassin célèbre (et célébré) a qualifié le gauchisme de maladie infantile du communisme. Il devait avoir cassé sa boule de cristal : l’enfant, on l’a vu depuis, était, pour ainsi dire, mort-né. Quant à son traité de nosographie, il devait en déchirer les pages pour faire d’ingénieuses cocottes : ce type de … Continuer la lecture de À gauche toute !
Quelqu’un qui m’aimait à demi mot a prononcé ce jugement terrifiant avant de me quitter (et pour solde de tout compte) : la solitude, comme mode de vie, me conviendrait. Autant dire, avec le bon père Bruckberger, que la peine de mort est, dans certains cas extrêmes, le seul chemin désormais possible vers… le salut. … Continuer la lecture de Un champion de solitude
L’être qu’il m’a été donné d’aimer le plus n’aimait pas une chose à mon sujet et en soutenait une autre mordicus. Il supportait à peine que je déplore – peu souvent et du bout des lèvres – un manque de chance assez patent à mes yeux. Dans le même temps, il proclamait que je pouvais … Continuer la lecture de Paradoxe de la cruauté
Ma mère – une comédienne de second ordre – m’a un jour asséné cette réplique qui, au sens propre, entendait tuer : « Je t’ai donné la vie ; je pourrais bien te la reprendre. » La tragédie (grecque, il va sans dire) n’était pas loin, l’hiérophante, cependant, par son goût insatiable des effets, était … Continuer la lecture de Théâtre de boulevard
Ceux qui vous demandent à grand fracas comment vous allez, ceux-là s’en soucient comme d’une guigne.
Il y a un certain temps que l’idée me taraude de consacrer un petit billet (de derrière les fagots… du bûcher) au chiffre soixante mille. Soixante mille prisonniers occupent nos prisons (plus dix pour cent, aux dernières nouvelles), qui attendent une occasion d’en sortir pour y retourner. Ce qu’on appelle les vertus curatives de la … Continuer la lecture de Soixante mille