Il y a peu, aux abords du rectorat, cette citadelle avancée, imprenable, de l’armée bolchevique nationale-éducative, on trouvait de petits bosquets curieusement en forme de rotonde, une fois franchie l’entrée délimitée par la végétation. Ils y sont toujours, vivants hommages à André Le Nôtre. Mais leur entrée est désormais condamnée par des barricades très dissuasives, conçues et réalisées par d’authentiques ouvriers d’état rompus aux trente-cinq heures. C’est que mes sœurs tsiganes prostituées avaient fait de ces bosquets l’abri commode de leur honnête négoce nocturne comme en témoignaient de rares emballages de latex abandonnés. Mes sœurs rom ne font que persévérer comme elles peuvent dans leur être, que subsister. Les ridicules édiles qui ont commandé à leurs ouvriers collaborateurs ces barricades (dont j’espère, une fois n’est pas coutume, la vandalisation prochaine) ont commencé leur triste et scandaleuse carrière sur d’autres barricades. Ils en ont tiré, jusqu’à la nausée (pour les spectateurs), des dividendes spectaculaires, passant d’une protestation libertaire de pure façade à un puritanisme d’ordre public généralisé. Qu’ils crèvent !