La volonté de certains chercheurs dits progressistes de prouver que telle population n’est pas plus délinquante qu’une autre ou bien, si elle l’est, que la faute en revient à la société ne m’a jamais semblé conduire qu’à de pures assertions, des protestations vides de sens. J’ai sous la main, pour des raisons proprement biographiques, une connaissance documentée des conditions d’existence (de survie) de nos voisins orientaux, les tsiganes errants, sans qui la racaille journalistique devrait bien davantage tirer la langue pour trouver des motifs de copie. Eh bien, si je passe en revue la recherche savante, car très rémunératrice, du cuivre, la vente des corps, la visite par effraction des domiciles, les vols à l’étalage, à la roulotte, par ruse et j’en passe, les réservoirs des camions siphonnés sur les aires de repos, l’exploitation éhontée, surtout, de leurs propres congénères, je ne vois pas comment on peut continuer, sans rire, à soutenir que telle population n’est pas plus délinquante qu’une autre. Moi à qui il est donné, depuis un an, de passer le plus clair de mon temps avec la misère et, avec elle, de partager mes moyens de subsistance, je suis d’avis d’envoyer dès l’enfance les chercheurs dits progressistes à la maison de retraite avec leurs bobines de fil blanc et leurs gros sabots.