Un écornifleur
Il admire et cajole les riches comme les pigeons des villes, ces rats du ciel sans cervelle, se précipitent entre les jambes des touristes pour emporter les miettes tombées de leurs viennoiseries.
modeste proposition pour venir à bout de l'ignorance
Il admire et cajole les riches comme les pigeons des villes, ces rats du ciel sans cervelle, se précipitent entre les jambes des touristes pour emporter les miettes tombées de leurs viennoiseries.
Le galeriste qui invite en tant qu’attraction à son vernissage l’indien à plumes ou le touareg enturbanné, le gentil gauchiste qui fait tourner par les réprouvés eux-mêmes un film sur les tsiganes des baraques du bord de la rivière pour faire ensuite applaudir les intéressés par des salles remplies de pharisiens : toute cette canaille devrait … Continuer la lecture de Mesure pour mesure
En gros, et passablement dans le détail, je viens de consacrer plus de deux ans de ma vie à la défense, la protection, l’entretien et l’agrément d’un être d’une humanité exceptionnelle, parfaitement illettré et réduit à une noire misère, cible idéale d’une persécution par les imbécillités conjuguées de la gendarmerie et de la justice. Ma … Continuer la lecture de Un rebelle sans cause
Ce matin, claudicant sur les berges de la rivière qui menace de tout temps la cité arrogante et creuse, plate et veule, est venu à ma rencontre un idiot à pédales, mutant dont le bas du visage était recouvert d’un masque en forme de groin de cochon comme en portaient, par obligation, les pilotes de … Continuer la lecture de Croquis
Quand les politiciens en rabattront un peu quant à l’énormité de leurs émoluments et avantages, peut-être daignerai-je aller jusqu’à jeter mes bouteilles vides dans un réceptacle collectif réservé au verre. En attendant que les bavards qui paressent en costume me fassent part du rabais fiscal envisagé, je me ris de ceux de mes concitoyens qui, … Continuer la lecture de Ivrognerie, conscience de classe et tri sélectif
Je mets un point d’honneur à décocher des regards torves, sinon carrément menaçants, aux imbéciles qui sillonnent derrière leur guidon les trottoirs et rues de la cité aussi plate que veule. Si un reste d’instinct de survie pouvait faire mettre pied à terre à un ou deux crétins atteints par mes yeux revolver, j’aurais le … Continuer la lecture de Les derniers jours de l’humanité
Méfiance ! Ceux qui veulent votre bonheur malgré vous n’ont pas plus d’égards pour vous que pour le bonheur.
Il y a ceux qui jouissent des cimes, de la vie au grand air, de l’observation pauvrement verbeuse de la Nature ; et ceux qui s’enivrent dans des bouges, regardent le cul des femmes comme des promesses d’absolu, tirent sur des rouleaux remplis de tabac jusqu’au spasme de leurs bronches. À tout prendre, je préfère les … Continuer la lecture de Question de goût
Si j’avais comme lui le visage taillé dans un bloc de suif, une voix de cacatoès, un cerveau avenant comme une carte perforée, il ne me viendrait pas à l’idée de réclamer, avec l’arrogance que confère l’inexistence, un salaire astronomique. La tristesse puisée dans mon miroir m’en dissuaderait.
Pour Duygu, doctorante. Je ne crois plus à l’écriture, ce lourdaud déhanchement de l’âme langoureuse, le tango énamouré de ceux que comble leur reflet dans la glace. Pour moi, il n’y a que la vive voix, d’où tout est sorti : chants épiques, philosophie, littérature… Hier encore, sa part sacrée se conservait chez certains dans le … Continuer la lecture de Écrire, disent-ils
J’ai contracté une insondable aversion pour la plupart de ceux qui s’occupent de (et avec) la misère des hommes. Quant à presque tous ceux qui, volens nolens, y ont trouvé la source d’un gagne-pain, je préfère ne pas les évoquer pour m’épargner tristesse et démesure. Je ne crois qu’au partage de la misère, au miracle … Continuer la lecture de Comprenne qui voudra
Au côté des footballeurs et des chanteurs, les acteurs sont notre dernière raison d’espérer (de rêver) dans notre vallée de larmes. Un acteur hollywoodien, délaissant pour l’heure alcool, psychotropes et jeunes égéries, nous enjoint, au nom de nos enfants et petits enfants, de laisser respirer la terre. Précédé de quelques scientifiques d’excellence, eux aussi désintéressés (sauf … Continuer la lecture de Amis de la terre et des hommes
Ce n’est pas sans un soulagement certain que je vais quitter, une fois encore, cette république pathétique et son prétendu dirigeant, un petit gros veule qui se croit chef de guerre quand une claque le clouerait pleurnichant au sol, qui n’est d’ailleurs même pas capable de dire en face à une femme qu’il n’en veut … Continuer la lecture de Mes départs
Il y a peu, aux abords du rectorat, cette citadelle avancée, imprenable, de l’armée bolchevique nationale-éducative, on trouvait de petits bosquets curieusement en forme de rotonde, une fois franchie l’entrée délimitée par la végétation. Ils y sont toujours, vivants hommages à André Le Nôtre. Mais leur entrée est désormais condamnée par des barricades très dissuasives, … Continuer la lecture de Faux-culs et barricades
De haute lutte, sou par sou, j’ai pu me rendre acquéreur de cent millièmes d’un hôtel particulier sis au beau milieu de cette artère la plus authentiquement bourgeoise. C’est bien simple, Henri Beyle, qui avait le sens du mot idoine comme des comparaisons dégraissées, la qualifiait de Faubourg Saint-Germain de cette cité arrogante et creuse … Continuer la lecture de Faubourg Saint-Germain