Temps géologique

Ces cadavres d’alpinistes conservés et laminés par les glaciers : ce sont des plis qu’une poste glaciale délivre aux confins de son réseau  avec plusieurs années de retard.

Vulgarité

Avoir de l’entregent, c’est avoir de l’entrejambe au point d’y accueillir tous ceux qui veulent venir s’y loger, en affectant d’en être fort satisfait.

Mise au point

Il n’est peut-être pas impertinent de tirer avantage du coma hédoniste de l’auguste mois d’août pour préciser ceci : je ne poursuis d’autre but, en traçant ces lignes, que de dire ce que je dis exactement comme je le dis.

Sans mot dire

Dans les premiers jours de notre rencontre éblouissante, quand je pensais à toi ou te regardais, je te faisais cet aveu silencieux : « Vous me manquez, comme manque à ma vie un sens clair, possible, quotidien. »

Un professeur parmi tant d’autres (En lisant Pierre Hadot)

Caché au pied de l’escalier d’un amphithéâtre, j’ai entendu un jour, de mes oreilles entendu, un soi-disant philosophe comparer les sophistes de l’Antiquité à ce que seraient aujourd’hui nos énarques. Caressé dans le sens de son poil rare et gluant d’ambitions, l’auditoire fut ravi de sa soudaine (et inusitée) compréhension. Le pseudo-philosophe a gagné ce … Continuer la lecture de Un professeur parmi tant d’autres (En lisant Pierre Hadot)

Misère des appétits

Un marchand de poison, bon connaisseur de sa clientèle, propose à sa dégustation un menu crétin. On croirait rêver, si l’on n’était déjà certain que les intéressés vont se ruer sur ces agapes douteuses, piteuses, en un massif et juteux plébiscite.

La langue et le sens : journalisme et politique. (Voyage au bout de l’absurde)

Dans un  quotidien régional daté de ce jour, on peut lire la « brève » suivante qui n’est, de fait, qu’un long pataquès. Le titre d’abord : « X pour l’abolition de la prostitution ». Le texte ensuite, si on peut appeler ainsi une telle épluchure : « La ministre des Droits des femmes, X, … Continuer la lecture de La langue et le sens : journalisme et politique. (Voyage au bout de l’absurde)