Certes, le téléphone itinérant sert, de nos jours, à d’innombrables pépiements, verbiages, où la vie n’est plus que la caricature d’elle-même (- « T’es où ? » – « J’arrive ! ») Bien sûr, il est le moyen, très utilisé, désinvolte et veule, de ne pas répondre, un peu comme si on posait une lettre reçue sans en ouvrir l’enveloppe, sur la pile des demandes en souffrance. Le sommet de son mésusage consiste en l’invention d’un nouveau préservatif, le SMS, habile manière de prétendre dire sans remuer la langue, en la bousculant plutôt, étant exclu tout égard pour les yeux et les oreilles d’autrui. Cette dernière façon, il va sans dire, est la plus répandue, dans un temps qui, toute honte bue, ose se définir comme l’ère de la communication.