Elle déplorait que les chairs de son ventre et de ses hanches ne fussent plus aussi fermes et tendues qu’elles l’avaient été. Quant à ses jambes, elle jugeait leur forme si infamante qu’elles avaient mérité la prison permanente de ces sortes de pantalons pseudo-militaires qui sont, aujourd’hui, le fin du fin en matière de chic sans prétention. Les illettrés, des Alpes ou d’ailleurs, bilingues ou non, subtilement poussés par les marchands (qui se sont rendus acquéreurs de la langue), appellent ce type de vêtements casual wear. Moi j’étais à peu près fou des jambes, du ventre, des hanches, des épaules graciles (et de bien autre chose), et l’étais de façon si calme et si certaine, si intérieure et si fervente, que la seule image qui me semble susceptible d’en rendre compte serait celle d’une mélodie qui tord le cœur et fait exister comme jamais.