Clarté et transparence

Quand un individu ou un groupe social se paie de mots, c’est qu’il a quelque chose à cacher (il veut noyer le poisson ou il convoite un fromage). La transparence telle que la conçoivent les politiciens et les journalistes suppose un citoyen dont les yeux sont recouverts de peau de saucisson ; l’onde où s’ébattent ces … Continuer la lecture de Clarté et transparence

Un os dans le fromage

Je sais bien que si j’étais plus doux, moins chien aboyant, je serai plus heureux, moins solitaire, moins enfermé dans la prison de l’incommunicabilité. Mais l’exemple de Saint François me semble hors d’atteinte : ne rien garder pour soi, n’être qu’amour pour la création, pour l’ordre supposé immuable des choses (« Des pauvres, vous en aurez toujours … Continuer la lecture de Un os dans le fromage

Autre lieux, autres mœurs

Sous ces cieux, dans ce pays aux limites de l’Europe (!) et du minimum vital (pour d’innombrables populations), n’ont pas cours les locutions superfétatoires (« Autre chose ? Et avec ça ? Ce sera tout ? ») qui ne sont rien à part de l’agressivité commerciale rentrée, enveloppée dans la langue cotonneuse de l’époque et pompeusement tenue pour de la … Continuer la lecture de Autre lieux, autres mœurs

Gilets jaunes

Poursuivre jour après jour la lecture de Spinoza finit par porter des fruits dont la dégustation confine au régal (amer). Témoin cette remarque au vitriol touchant la tyrannie qui dit assez ce que nous avons vécu ces huit derniers mois… et ne manquerons pas de revivre : « des hommes, s’ils ne sont pas tout à fait … Continuer la lecture de Gilets jaunes

Mesure de l’excès

La langue, l’organe et ses dépendances sémantiques, m’a valu mes plus beaux succès comme mes revers les plus cuisants ; ces derniers toujours assurés de durer davantage… En ces temps proclamés de courtoisie et de bienveillance qui ne sont, de fait, que cruauté et muflerie, il ne fait pas bon manier la pique avec aisance. Même … Continuer la lecture de Mesure de l’excès

Intérieurs tsiganes (essai de traduction)

Les laids bibelots, les peluches de peu y ont cessé de m’essorer le cœur… Je me suis fait au mauvais goût, à la laide misère qui ici, naguère encore, tordaient ma poitrine pour en exprimer des larmes… « Je note le son que chaque chose produit en frappant mon âme. » Stendhal  Journal, 11septembre 1811

Ce que parler veut dire

Je ne fais ni catleya (voir si nécessaire le sens de la locution dans le snob jargon littéraire) ni société. Je me contente d’aimer de toute mon âme la femme que j’aime – et d’adresser encore la parole, avec plaisir, à de rares contemporains.

Grand âge et limonade

Dans la ville ignorante et creuse, l’invasion des cafés par la racaille retraitée de la fonction publique fait de ces établissements de nouveaux hospices, hospices de jour, dirons-nous… C’est à regretter la paix des cimetières, avec ses jolies couvertures de pierre et ses comptes enfin certifiés sincères.

Fin de la valeur

Lu ce matin sur la portière d’une voiture de pandores : « Gendarmerie notre engagement, votre sécurité ». Il n’y a rien d’autre dans cette belle invention communicante d’un technocrate à képi que la rouerie d’un marchand d’électro-ménager. Pouah !