Haïku en une ligne
Le Dit du Gentil : triste comme la vacuité du nid de cigogne en hiver.
modeste proposition pour venir à bout de l'ignorance
Le Dit du Gentil : triste comme la vacuité du nid de cigogne en hiver.
J’avais pris l’habitude de penser à cette dame comme à mon morceau de viande. Par suite, je la nommais ainsi devant ceux que j’estime assez pour en faire des intimes. Mais ces derniers ne sont jamais dépourvus de domesticité ou de visites. Ainsi je fus confronté parfois à quelque auditeur adventice muni d’oreilles pas si … Continuer la lecture de Le morceau de viande : une histoire de notre temps
Quand je vois venir à ma rencontre quelque stropiat, et qu’il boite, je ne peux m’empêcher de sentir aussitôt, c’en est presque palpable, que mon âme (Mens) aussi s’est mise à boiter.
ll y a très exactement une semaine, vers vingt heures, je vis, par les larges parois vitrées du hall d’entrée d’un cinéma, se précipiter pour prendre un billet, un couple de bourgeois cossus étonnamment semblables par l’apparence : allure, vêtements, grain de peau… À n’en pas douter, ils étaient mari et femme quand bien même … Continuer la lecture de Petit conte
Arletty, qui n’était pas seulement une très belle femme, disait : « le vin est bon, il met l’homme sur la femme. » Moi, dont le temps et les chagrins ont fait une sorte de saint et martyr féministe, je me permets d’ajouter qu’il est aussi bon parce que, à l’occasion, il peut mettre l’homme sous la … Continuer la lecture de Gauloiserie woke d’automne
Vous êtes le pinacle, l’apogée, l’acmé de toutes mes inclinations. Je donnerais volontiers ma vie pour mon pauvre enfant adopté, si fragile, si démuni. Mais pour vous, cette vie, je l’offrirais sans même y penser. À jamais votre chevalier de la Triste Figure Chevalier de la Brisure
Dans l’herbe, sur le bas-côté de la route, elle repose sur les morceaux disjoints de sa carapace fracassée, les larges écailles de son plastron, son « ventre » – un camaïeu de bleu sombre évanescent alterne avec un blanc livide, spectral (ghastly) – sont tournées vers le ciel. Elle devait s’appeler Électre ; il avait raison le dramaturge … Continuer la lecture de La tortue écrasée
À l’aube, deux sœurs hirondelles, pilotes de chasse (aux insectes), et qui volaient en escadrille, ont perdu la vie, fauchées par le pare-brise d’une berline teutonique. Du bout de mon bâton de marche, j’ai donné à chacune une sépulture d’herbe, une pour chaque côté de la route… Ces deux pilotes assassinés ne demandaient rien à … Continuer la lecture de Méditation funèbre sur l’asphalte de la route d’Otomani à Salacea
Je n’en démords pas, il est l’homme, l’humain, le plus intelligent que j’aie jamais entendu sur aucun canal, pour la longue période récente. Il m’a donné Spinoza. Par un malheur bien de notre temps d’inculture générale, il a glissé sur la peau de banane Lénine et atterri dans la mare du bolchevisme, dont toutes les grenouilles … Continuer la lecture de Lordon
Cher pauvre petit moineau décharné c’est votre visage si émouvant qui vous vaut cet envoi importun, visage dans lequel le temps croque déjà à belles dents. La jeunesse finit à vingt ans quand la vieillesse commence à quarante. Pour finir de vous décourager : Jacques Chardonne, très bon styliste et encore meilleur sur le tard, … Continuer la lecture de Lettre à E.
Lécher les culs donne mauvaise haleine ; et finit par vous faire ressembler à ce que vous êtes : un supplétif agenouillé, servile, prêt à tout, à n’importe quelle bassesse intellectuelle ou morale, pour grappiller quelque avantage narcissique ou matériel ; dans ce dernier cas, il s’agit de descendre un peu plus bas. Il convient … Continuer la lecture de Linkedln
Comment peuvent-ils seulement trouver le sommeil ces rebuts d’humanité qui, dans les beaux quartiers, vous disent, entre inquiétude et espoir, que leur chien chéri entame sa seconde chimiothérapie ? Dans mon hameau d’adoption, les plus pauvres n’ont même pas droit à un diagnostic – et le crabe insatiable se repaîtra de leur chair à peine … Continuer la lecture de Chers détritus bourgeois
Cette indiscutable innovation, dénuée de sens au point de laisser passer la lumière par la porte-fenêtre de son ouverture, a déclenché en son temps le bavardage extasié de tous les crétins apoplectiques de la classe bourgeoise, moyenne et grande, préoccupée, comme on sait, de l’avenir de la lecture. Au début, quelques livres de quelque intérêt, y étaient … Continuer la lecture de Du destin des boîtes à livres
Lisez Cyrus le Spoutnik pour votre santé mentale, le Comte-Spongieux contre les fuites d’eau au cerveau, Michou l’Effraie dit l’oiseau déplumé de Minerve pour tout et le reste, ajoutez une pincée d’Hyacinthe Fleurie, pierre de touche de la pensée comme il faut… Je vous fais grâce des clowns pathétiques André et Lenoir, imposteurs qui se … Continuer la lecture de Conseils à une bourgeoise retraitée pour régresser à coup sûr
Chez nous – j’ai failli écrire chez eux – les juristes et les psychiatres aiment à se tripoter la tige (c’est typiquement le mal français qui conduit à la surdité la plupart des intellectuels) ; je tire, je pousse, je sacque, je boute ; ainsi parviennent-ils, en jouant de leur sacqueboute (ou « trompette grave à pompe … Continuer la lecture de Irresponsabilité pénale