À l’université (dédicace sur la page de garde d’un livre offert)

Vous m’avez demandé d’écrire quelques mots, à moi qui ne sais qu’exprimer ma colère en présence du clientélisme et du corporatisme, des plates abstractions, du journalisme débridé, de l’arrogance, l’incompétence, la paresse (ma définition exhaustive de l’administration). Mais, d’autre part, je ne suis que douceur et tendresse : alors merci de me donner l’impression qu’on … Continuer la lecture de À l’université (dédicace sur la page de garde d’un livre offert)

De la représentativité ou esquisses programmatiques

Politicien ou fonctionnaire, le citoyen devrait contraindre les candidats à choisir. Comment est-il concevable qu’on puisse être employé et représentant de la puissance publique ? Deux emplois (mandats) ou plus ? Quand la recherche d’un seul est devenu un casse-tête ! J’entends par emploi une occupation rémunérée un tant soit peu stable (précaire ne veut … Continuer la lecture de De la représentativité ou esquisses programmatiques

Pressentiment d’un hiver sans fin

Nous nous étreignions avec ferveur, et si chastement, comme si nous tremblions ou grelottions. «Voici le moment où le lac gèle à partir de ses rives et l’homme à partir de son cœur» «Il y a le destin, et ce qui ne tremble pas en lui n’est pas solide» Vladimir Holan    

Prostitution

Quand on essaie d’allécher l’électeur avec de la morale, l’époque ne sent pas bon. Qu’un homme et une femme fassent ce qui leur chante de leur corps, moyennant un contrat qui ne regarde qu’eux, on voit ça, sans avoir la vue particulièrement perçante, tous les jours dans les usines et les bureaux. Le hic c’est … Continuer la lecture de Prostitution

À un ami

Je dois être un peu pervers (je pense l’absolu contraire) mais je te propose cette phrase de Thomas Bernhard (dans Perturbation) qui m’a beaucoup marqué et irrésistiblement séduit, pour que, demain, nous n’en parlions surtout pas (toujours parler d’autre chose, telle est la nouvelle Loi, le diktat définitif), cette phrase donc : « La plupart … Continuer la lecture de À un ami

En campagne

Les dix dernières fois que j’ai voté, j’ai eu, ensuite, un peu de mépris pour moi et mon choix. Je ne voterai plus : on se maltraite assez dans l’existence pour ne pas ajouter le mépris de soi au chagrin. Les politiciens sont gens abouliques et oisifs, à seule fin de protéger leur intérêt qui … Continuer la lecture de En campagne

Cette grande époque

Notre temps est sans doute le premier, dans toute l’histoire, où n’importe qui peut se prendre pour quelqu’un. (L’art contemporain n’a pas manqué d’utiliser, cyniquement, cette merveilleuse nouvelle.) Mais pourquoi cela ? Sans doute, pour vendre. On fait croire aux gens qu’ils sont quelqu’un pour leur vendre quelque chose : un insigne distinctif (le même … Continuer la lecture de Cette grande époque

Gogos, bécassines et tartuffes

Gogos : ils écoutent des prophètes enroués annoncer des lendemains lyriques, se suspendent aux lèvres de fonctionnaires dévoués à plein temps aux hommes et à la planète, prêtent l’oreille à des économistes approximatifs, applaudissent des vedettes généreuses mais pas oublieuses pour autant de leur foyer fiscal. A chacun selon ses besoins ? L’argent des riches … Continuer la lecture de Gogos, bécassines et tartuffes

Jeunes filles

Les avez-vous vues, ces prétendues jeunes filles, croulant sous leurs accessoires, chancelantes sur les hauts talons ? A quinze ans, on pourrait, dans un instant d’inattention, leur en donner cinquante et un. Comme le temps va leur sembler long entre maintenant et la tombe ! Pas un regard autour d’elles, sauf quand, soudain, une sorte … Continuer la lecture de Jeunes filles

Élégie du dix-huit janvier (Un portrait de la femme la plus aimée)

Elle déplorait que les chairs de son ventre et de ses hanches ne fussent plus aussi fermes et tendues qu’elles l’avaient été. Quant à ses jambes, elle jugeait leur forme si infamante qu’elles avaient mérité la prison permanente de ces sortes de pantalons pseudo-militaires qui sont, aujourd’hui, le fin du fin en matière de chic … Continuer la lecture de Élégie du dix-huit janvier (Un portrait de la femme la plus aimée)

Petite incursion dans les arcanes de la psychologie

Tous ceux que j’ai connus qui avaient eu affaire avec la psychologie présentaient les mêmes stigmates assez abominables : contraints d’accorder in extremis une signification, un sens à une errance finalement inepte, absurde et, surtout, ne conduisant à aucune amélioration notable de leur tempérament, caractère, aptitude à la satisfaction, il leur fallait bien affirmer pour jamais … Continuer la lecture de Petite incursion dans les arcanes de la psychologie