Narcisse à la tribune des Nations

Le poing sur la hanche, devant les états assemblés, le cocodès dispense ses leçons d’humanité (un salmigondis d’idées générales et de bons sentiments) sans rien derrière en fait de courage ou d’actes. Il fait généreusement cadeau de ce qu’il tient un peu vite pour une pensée – comme d’autres expulsent des gaz ; tout cela n’étant … Continuer la lecture de Narcisse à la tribune des Nations

De la vie sentimentale aux assassinats de masse

Ce fut d’emblée une coulée glacée d’indifférence bientôt suivie d’un déferlement de petites haines enfouies, recuites, inadéquates, piquantes comme des frelons. Et dieu sait que je n’attendais rien de ces trois jours au bord de la mer – j’en réponds – que le plaisir toujours renouvelé de sa présence. Venant de celle que j’aimais sans … Continuer la lecture de De la vie sentimentale aux assassinats de masse

« Papa pourquoi le monsieur il est tout nu !? »

À la belle saison, je quitte le centre de la cité (arrogante et creuse) en marche dite nordique, par des chemins discrets et détournés, sans juger utile de couvrir mon torse avantageux, crainte que la chaleur ne m’assaille d’emblée, et portant, rentré dans la ceinture de mon cuissard, un tricot de peau arachnéen que je … Continuer la lecture de « Papa pourquoi le monsieur il est tout nu !? »

Cette foutue nation libérale-bolchevique

Quand, dans ce pays que j’estime si peu, je rencontrerai un progressiste qui ne devra pas tout au secours philanthropique de l’état : allocations, rente, salaire, pension, monopole, position dominante… j’en passe et de plus coruscants qui jettent une lumière glauque sur les fondements antidémocratiques de notre société – le jour où je rencontrerai un citoyen … Continuer la lecture de Cette foutue nation libérale-bolchevique

Assise d’une psychologie

Les ressorts psychologiques de la littérature d’aujourd’hui sont au mieux de robustes ressorts de fauteuil, tout juste bons à absorber l’ennui d’une soirée (dans l’hypothèse d’un fessier pas trop regardant). Cela vaut pareillement pour le cinéma.

Pillards et hédonistes

J’y reviens. Ceux-là qui faisaient l’amour toute la nuit précédant leur séparation me font penser, avec infiniment moins de tendresse ou d’indulgence, aux émeutiers de la faim qui quittent les lieux du pillage en remplissant leurs poches de billets de banque, en se chargeant de victuailles. 

Une formule de politesse

Jointe à mon espièglerie, mon insoumission native m’avait conduit dans le bureau directorial, devant le proviseur de cet établissement réservé aux rejetons des classes supérieures de la cité, pour recevoir une semonce d’anthologie. Front baissé, je laissais couler sur ma face indigne un flot de reproches agrémenté de menaces ; je bouillais intérieurement mais savais … Continuer la lecture de Une formule de politesse

Un nouveau départ

Nos corps à nous ne s’entrelacent pas comme les lignes d’un pur motif illusoire, décoratif. Nos corps s’enchevêtrent comme les parties d’une charpente à l’ancienne, toi cheville moi chevron, moi tenon toi mortaise ou bien si c’est l’inverse… Charpente d’une antique maison de Bichkek où nous passerons notre éternité à écouter les neiges de Finlande tomber sur les … Continuer la lecture de Un nouveau départ

Habitants. Haute époque par la grâce des édiles

Le sol des villes n’a plus aucun égard pour le pied du promeneur – entre goût exécrable des revêtements et rugosités de toute nature : ce qu’ils appellent (pour le plaisir du paradoxe ?) piétonisation. Pendant trente années dites de gloire, il avait l’excuse de n’être qu’un chantier, lequel a dissimulé ce qui se tramait nécessairement : … Continuer la lecture de Habitants. Haute époque par la grâce des édiles

Un premier communiant (d’il y a longtemps)

Avant chacune des rencontres inespérées mais proprement féeriques qu’elle lui réserva, sans même qu’il s’en rendît compte, il toilettait son âme comme faisaient les jeunes gens de toute confession qui naguère veillaient jalousement à leur tenue (sur celle de leur âme aussi ?), dans la première grande occasion consciente de leur vie religieuse (– ceci du … Continuer la lecture de Un premier communiant (d’il y a longtemps)

Athéologie

En ces beaux jours mélangés de pluies d’orage, les Témoins de Jéhovah sillonnent le coteau radieux où crèchent les opulents. (Étrange terre de mission !) Cravates bariolées et eaux de toilette rivalisent d’élégance colorée et parfumée avec le lys martagon et les rosiers grimpants. Mais comment ces hérauts du Père Éternel ont-ils pu imaginer qu’il reste … Continuer la lecture de Athéologie

Un dimanche à Grassiano, cité arrogante et creuse

Ô progressistes d’opérette, on trouve d’étranges choses sous le pneu de vos montures dérisoires : inscrit au pochoir sur le sol de la piste cyclable, cet avertissement enveloppé dans une élévation aberrante de la partie à la dignité du tout : en toutes lettres : « vagins vigilants »