Portrait du chef de service, pierre angulaire du fatras administratif à la française
Il vous fait passer une convocation (à lui destinée et pour que vous le représentiez) comme on jette une épluchure à un animal peu regardant.
modeste proposition pour venir à bout de l'ignorance
Il vous fait passer une convocation (à lui destinée et pour que vous le représentiez) comme on jette une épluchure à un animal peu regardant.
Un homme seul qui déambule le long d’une rue vide, un dimanche après-midi, fait passer un frisson glacé dans mon dos – c’est qu’il me rappelle le fantôme dont j’occupe, sans espoir d’en sortir, l’ample défroque inhabitée avec, à son sommet arrondi, ces orbites vides qui ne laissent filtrer ni ne reçoivent aucun regard.
Un ami marocain m’a dit en me servant un thé à la menthe, et comme il posait la théière : « Je sais que vous êtes gauchiste ». C’était un étrange contre-sens et bien involontaire ; il voulait dire « gaucher ». Je le suis – et ne sais quelle signification accorder à cette rareté relative : dix pour cent des individus … Continuer la lecture de Petit accès de mélancolie
J’ai toujours eu des relations difficiles avec la chair, faites d’un goût fulgurant du péché (vieil héritage) et d’une culpabilité lancinante (même héritage). Le cœur était d’un côté, le corps de l’autre ; l’un était blessé des incohérences, des foucades de l’autre ; le second aspirait sans fin à se réconcilier, à se fondre dans le premier. … Continuer la lecture de L’homme de la vallée perdue
Alors que la culture personnelle, comme pratique instinctive et cumulative, comme pain quotidien, n’a jamais autant semblé menacée de disparition, on n’entend, de toutes parts, que références à une supposée double culture que détiendraient les citoyens venus (eux ou leurs pères) d’ailleurs. Il y a là un abus de langage. La culture consiste dans la … Continuer la lecture de Double culture ou double tradition ?
Les (supposées bonnes) histoires de bistrot ne seront donc jamais ma tasse de thé – pas plus que mon verre de vin. L’étymologie d’étymologie n’est tout de même pas rien : elle signifie recherche du vrai. En gros, leur nom serait la dignité et la substance des choses. Cela me va assez bien. Voyons ce qui … Continuer la lecture de Quand l’étymologie a le hoquet
L’art, jusqu’ici, n’a fait qu’interpréter le monde ; pour le sauver, il faudrait le transformer mais n’est-ce pas trop tard et est-ce sa mission ? Je ne le crois pas, son rôle éminent est de rendre le monde supportable (interprétable). Ça suffit bien ; pour le reste, aux hommes de se forger une morale qui puisse se traduire … Continuer la lecture de L’art peut-il sauver le monde ? (Un sujet de dissertation inepte)
L’homme seul vieillissant – Albert Cossery en fut un exemple magnifique, presque héroïque – est condamné à regarder passer la vie aux terrasses de café, au mieux sous les espèces des très belles femmes raréfiées.
Je ne peux plus sortir de moi (ma conscience) -, sauf quand je t’aime ; je ne peux rentrer chez moi (mon domicile) sans angoisse -, je voudrais tant qu’il y eût un chez nous.
Je voudrais dédier aux politiciens pleins d’eux-mêmes (presque un pléonasme), aux entrepreneurs indélicats (ils sont loin de l’être tous), et à ceux qui se prétendent des travailleurs ou leurs représentants, ce délicieux dialogue : « Lorsque j’emploie un mot, répliqua Humpty Dumpty d’un ton de voix quelque peu dédaigneux, il signifie exactement ce qu’il me plaît qu’il … Continuer la lecture de Avec les mots, il suffit de savoir qui est le maître
Tant que leur cœur n’a cessé de battre, les politiciens pensent toujours pouvoir rebondir : ce verbe, dans cet emploi, est inepte et impropre, n’ayant aucun rapport avec un ballon ou un adepte du trampoline. Quelques ignorants, propagandistes efficaces à en juger par la contamination, ont même transporté ce verbe haïssable dans les domaines autrefois sacrés … Continuer la lecture de Un usage dégradant
Un lieu de la mémoire. Une bibliothèque est aussi un palais mental (avec ses pièces, ses étages et ses dépendances), un lieu de la mémoire (à ne pas confondre avec le lieu de mémoire, fait pour qu’on s’y repente, un peu vite et peu souvent, à l’heure des commémorations ou des visites). C’est une sorte … Continuer la lecture de Un lieu de la mémoire
Des combattants de l’ombre, alliant courage et détermination, ont jugé utile voire pertinent d’apposer, le premier avril dernier, un placard sur la porte du bureau qui me tient lieu de placard (dans une autre acception). Le poisson peut revêtir un goût bien impur, n’en déplaise aux cathares, précurseurs (selon nous) des doctrines qui brisent et … Continuer la lecture de Hardiesse d’un coup de main
Serment au rebours des valeurs de ce temps (l’ego, l’argent et le voyage). Je t’aime plus que tout : moi (quantité négligeable), mes biens (pfuit !) et le reste du monde connu…
Un repentir – J’ai manqué à tous mes devoirs, et sans doute à la modestie, en insinuant qu’il importait, maintenant, de venir à bout de l’ignorance. C’est que je n’ai pas précisé qu’il ne s’agit en rien de souhaiter, appeler de nos vœux, une quelconque campagne d’alphabétisation ou de contribuer à un renouveau de la … Continuer la lecture de Un repentir