Manger le morceau
Quand une princesse porte un nom de voiture et une voiture un nom de dynastie turco-persane, les contes de fées ou des mille et une nuits rendent alors leur eau la plus sale : c’est que désormais ils servent uniquement à vendre.
modeste proposition pour venir à bout de l'ignorance
Quand une princesse porte un nom de voiture et une voiture un nom de dynastie turco-persane, les contes de fées ou des mille et une nuits rendent alors leur eau la plus sale : c’est que désormais ils servent uniquement à vendre.
Entendu dans la rue de la part d’un individu jeune, blanc, d’apparence saine et éduquée : « Tu me dis que c’est potentiellement pas lié à elle. » Proposition de traduction simultanée (in petto) de ma part : « Tu me dis que, si ça se trouve, elle n’y est pour rien. » Cause plus que probable de l’effroyable galimatias : l’influence active, … Continuer la lecture de Mort de la langue (exemple d’un masque (mortuaire) acoustique)
Je ne sais pas appareiller pour mes dix kilomètres de marche nordique quotidienne sans lester ma vessie d’un bon litre de thé vert. S’ensuit, dans le cours de mon déplacement, ce qui est inévitable : trois ou quatre mictions limpides plutôt abondantes, au creux d’un chemin, derrière un bosquet quand c’est possible. Il y a peu, … Continuer la lecture de Le culot du mahométan
Il n’est pas nécessaire de se rouler aux pieds du Congrès américain comme un caniche avide de caresses pour gagner ses galons d’homme d’État (comme ils disent). Il n’y a d’ailleurs pas d’exemple d’homme éminent dont on ait pu dire qu’il accablait ses hôtes ou ses visiteurs de papouilles protocolaires.
Pour la belle dame qui tire le sang d’une veine, cette rêverie qui a au moins deux printemps. N’y manque que les bruyères des crêtes vosgiennes – mais il s’agit d’autres saisons… Au rebours de la plupart de nos vies, le mois d’avril se termine en apothéose. Selon un pur arbitraire, je fais ouvrir la … Continuer la lecture de Le temps des glycines
« On a fait l’amour toute la nuit (la dernière) – et j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps ! » Ingénuité feinte ou sincère de celle qui tourne la page : c’est tout de même le triste secret de polichinelle de la séparation que la découverte des vertus aphrodisiaques de l’irrémédiable…
La jalousie portée à son point d’incandescence extrême rend toute vie plus complètement impossible qu’un bactéricide ou un défoliant.
Il y a un certain temps que les menteurs de la finance ne nous ont pas gratifié de leurs notations mensongères, lesquelles sont autant de façons de tromper l’épargnant pour lui vendre des titres de créance sans valeur… Afin de célébrer ce court répit, et sachant que seuls les produits de l’esprit devraient mériter les … Continuer la lecture de Triple A
Ici, à Marghita (Transylvanie), les classes sociales, les crans sévères de la misère innombrable et de l’aisance parcimonieuse, se voient ou se lisent comme le nez au milieu de la figure, comme la figure muette peinte sur un tableau, comme un graphique au tableau noir. Mieux vaut pour toi, randonneur dérisoire, le désert des émirats, … Continuer la lecture de La porte à côté
Un sévère réarmement moral aux relents cocasses de prétention intellectuelle est en cours. Conduit par le Souverain – une chimère composée d’un Peter Pan très ambigu cachant mal un Père Fouettard aux bras de fillette, lequel est flanqué d’une ministricule, courtisane vulgaire et à peine alphabétisée, usurpatrice de la cause des femmes à la cour … Continuer la lecture de Mon père encore ! Liberté, que de crimes etc.
Bien possible que la vocation soit le résultat aléatoire d’un enchaînement sans finalité, quelque chose comme l’addition d’un tempérament et de circonstances, par définition parfaitement contingentes. Maintenant qu’il repose depuis plus de vingt ans sous l’épaisse couche de neige du temps, je sais ce que je dois à mon père et saurais dire quoi et … Continuer la lecture de Mon vieux. Évocation hiémale
Le seul résultat et mérite philosophiques que je reconnaisse au plus gros vendeur parmi les penseurs dits progressistes (dont les propos et œuvres sont émaillés de grosses approximations voire d’erreurs manifestes) est d’avoir établi définitivement qu’un adulte surpris au guidon d’une trottinette doit être tenu ipso facto pour un imbécile. De même que telle femme … Continuer la lecture de Trottinette
Où sont-elles le matin ? Sans doute doivent-elles s’extirper de songes trop lourds ou se remettre des nuits sans sommeil. L’après-midi, elles sont dans des camisoles qui sont aussi leur fauteuil, affaissées sur elles-mêmes comme des poupées de chiffon.
Qu’importe qu’ils courent en plein air ou en salle sur des tapis mécaniques si c’est, dans les deux cas, avec de la musique en boîte dans les oreilles. Parler, écouter, penser sont si peu de chose… .
Le comédien frotté de culture générale pour élèves de classes préparatoires, l’ambitieux pressé qui s’imagine gouverner le pays, déplore sans relâche les passions tristes de ses concitoyens. À coup sûr, il a trouvé la notion dans un abrégé de philosophie pour concours mandarinaux. Mais il ignore qu’il existe aussi, plus nombreuses encore, des passions joyeuses … Continuer la lecture de Passions tristes