Sky et son néant

Ses obsessions sont d’un adolescent qui aurait lu trop de romans d’espionnage : coke, putes et services secrets. Selon les lois infrangibles des ordres de grandeur ou des rapports de proportion, les gens à qui il tend son micro le surplombent de quelques himalayas. Il a cependant sa recette pour se pousser du col : les interrompre et se lancer dans un blabla inepte ad infinitum. Son tropisme le plus véniel : il écrase mine de rien les faibles, et il est à plat ventre, fesses ouvertes, devant les puissants. Toute sa pensée est puisée à deux syntagmes qu’il a emprunté à quelque philosophe déjà atteint par la péremption : « penser contre soi-même » ou « faire une expérience de pensée » ; à quoi s’ajoute son côté bonne franquette : « j‘en passe et des meilleures » dit-il quand il a procédé à une énumération… Certains ont trois poils sur le caillou, lui trois références littéraires : Le Bon, Krishnamurti, Baudelaire (un poème, pas deux) –  avec cet attirail, s’accomplit sa prétention de savoir universel. L’étrange chimère est un composé de gauchisme très discret rehaussé de libéralisme bien caché.
Je suis très peu porté au mépris, il faut pour en avoir se juger très haut, mais je crois n’avoir jamais méprisé autant quelqu’un que cet animalcule. Sans compter qu’il m’affecte d’une allergie, d’une aversion qu’aucun dermatologue, même grand, ne saurait guérir.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *