Le culot du mahométan

Je ne sais pas appareiller pour mes dix kilomètres de marche nordique quotidienne sans lester ma vessie d’un bon litre de thé vert. S’ensuit, dans le cours de mon déplacement, ce qui est inévitable : trois ou quatre mictions limpides plutôt abondantes, au creux d’un chemin, derrière un bosquet quand c’est possible. Il y a peu, tandis que je longeais la rivière Isère, il prit à mon corps la fantaisie d’arroser les herbes folles de la berge. Dos tourné à une piste cyclable (qui est le ruban fétiche des autochtones du cru), j’entendis soudain cette mise en garde : « Ça, c’est interdit ! ». J’en demande pardon au Dieu des naïfs mais je reconnus sans me retourner un mahométan, pour comble un piéton ! à qui je répliquai, plutôt bonhomme : « Non – je ne crois pas… » Sans ralentir sa marche, le sectateur du prophète insista sur le thème de l’interdiction. Alors, je lui recommandai, mot pour mot, d’aller se faire foutre. Sur quoi il me retourna le compliment, chacun de nous poursuivant sa route, probablement soulagé d’avoir célébré de concert la félicité des sodomites. Illico, cependant, mon esprit s’engrena dans des pensées toutes dévolues aux gaîtés de la vie en régime totalitaire. Si le contrôle des poids et mesures semble d’une radicale utilité pour préserver la paix sociale, grâces soient rendues au bienveillant muhtasib, là s’arrête mon goût pour la surveillance des corps et des esprits, le sondage des cœurs et des reins, surtout quand ils sont confiés à la misère envieuse de douteux bénévoles. Mes contribules de la cité arrogante et creuse me sortent par les yeux. Entre l’adulation aveugle de leur corps si corruptible, leurs pérégrinations ineptes aux quatre coins d’un monde-lupanar pour touristes héliotropes, la poursuite d’un farniente précurseur explicite du néant, toute entente avec eux relève de l’utopie. Si, s’ajoutant à cela, la police des mœurs musulmanes devait voir ses agents se multiplier comme champignons après la pluie, je demande comme une faveur qu’on veuille bien m’indiquer la réserve prévue pour héberger l’exil des sauvages de ma sorte. Je ne suis pas difficile : Laponie ou Afrique équatoriale, peu me chaut ! 

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