Scandale de la vérité

Quand, sur votre medium préféré (autant dire pas le choix puisqu’ils racontent tous la même chose à qui mieux mieux), vous entendrez une phrase commençant par « C’est vrai que » soyez assuré que ce qui suit est un mensonge ou, au mieux, une banalité confondante à forte inflexion égocentrique. Dans les deux cas il s’agira d’idées inadéquates, feintes, confuses ou douteuses, c’est-à-dire fausses.

«Le scandale n’est pas de dire la vérité, c’est de ne pas la dire tout entière, d’y introduire un mensonge par omission qui la laisse intacte au dehors, mais lui ronge, ainsi qu’un cancer, le cœur et les entrailles. Je sais qu’un tel propos fera sourire un grand nombre de dignitaires d’Action Catholique et de prélats politiques. Mais moi, je ne me lasserai pas de répéter à ces gens-là que la vérité ne leur appartient nullement, que la plus humble des vérités a été rachetée par le Christ, qu’à l’égal de n’importe lequel d’entre nous, chrétiens, elle a part à la divinité de Celui qui a daigné revêtir notre nature, – consortes ejus divinitatis, – entendez-vous, menteurs ?»

Georges Bernanos

 

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