Gogos, bécassines et tartuffes

Gogos : ils écoutent des prophètes enroués annoncer des lendemains lyriques, se suspendent aux lèvres de fonctionnaires dévoués à plein temps aux hommes et à la planète, prêtent l’oreille à des économistes approximatifs, applaudissent des vedettes généreuses mais pas oublieuses pour autant de leur foyer fiscal. A chacun selon ses besoins ? L’argent des riches y pourvoira.

Bécassines : ils nous parlent de l’homme, de ses « cultures », des « précaires », des sans-papiers, des migrants – mais n’oublient jamais de s’absenter (de longs week-ends, des semaines, parfois des mois) pour recharger leurs accus. C’est que confondre Mère Teresa et sœur Emmanuelle est épuisant : au grand cirque médiatique, voilà l’acrobatie la plus périlleuse ; voilà aussi le forfait le plus méprisable. Emplir le tronc des pauvres et des démunis ? Le spectacle de la charité y pourvoira.

Tartuffes : chantres de la laïcité, ils confient leurs enfants à des écoles libres. Amis des peuples, des défavorisés, des roms et des tchétchènes, pourquoi pas des somaliens, égyptiens, libyens, tunisiens… ils acquièrent une agréable résidence secondaire dans une île grecque ruinée, un Maroc autoritaire et clérical ou une Afrique affamée par ses dictateurs. Ils ont encensé Lénine, Staline, Mao, Pol Pot mais c’était une image, une métaphore de leur révolte courageuse contre la bourgeoisie de leurs parents, de révoltants notables des provinces de la Douce France. Ils soignent leurs nerfs entamés, cherchent à résoudre l’énigme de leur couple auprès de thérapeutes peu regardants sur les feuilles de soins. La lutte pour le bonheur est coûteuse – mais l’État y pourvoira.

Regardez autour de vous : si vous n’apercevez pas, tour à tour, chacune de ces créatures, ne cherchez plus : c’est qu’il s’agit d’un seul et même personnage.

Une réflexion sur “Gogos, bécassines et tartuffes”

  1. Je t’interdis, mon fils…je t’interdis de stigmatiser mon électorat d’une manière aussi abrupte, alors que, et tu le sais, nous n’avons, nous autres, que le bien commun pour ambition, comme je viens de le proclamer en chaire une fois encore…je sens que tu es sous l’influence de ces idées nouvelles et si néfastes qui mettent l’individu au centre du monde… mais comment veux-tu être heureux tout seul ?… tu sais bien que ce n’est pas possible… il te faut au moins une personne à détester…

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